Chiffre - L'Algérie compte 1,5 million de diabétiques dont 50 % ne soupçonnent même pas leur maladie, a réaffirmé, hier, le Pr Moussa Khalfa. Intervenant à l'occasion du workshop sur le diabète, organisé par le laboratoire Sanofi Aventis à l'hôtel Sofitel, le Pr Khalfa a expliqué qu'il y a deux diabètes : le diabète de type 1, qui touche les enfants âgés de moins de 15 ans et celui de type 2 qui touche les adultes dont l'âge dépasse la trentaine. 5 à 6 cas pour 100 000 enfants/an ont été recensés en Algérie, soit entre 1 000 et 1 500 enfants qui développent un diabète au cours d'une année. La prévalence moyenne du diabète chez la population âgée de plus de 30 ans est de 8 %, a-t-il ajouté, faisant observer que les complications de cette maladie entraînent la cécité, l'insuffisance rénale et l'amputation du pied. Les plus fréquentes des complications est la rétinopathie (yeux) avec un taux de 47,1 %, suivie de la cardiopathie (cœur) (41 %) et enfin la néphropathie (rein) (31,4 %) chez le diabète de type 2. Parmi les causes concourant à l'apparition du diabète, il citera le régime alimentaire, différent de celui de nos aïeux, l'obésité en l'absence d'activité physique, notamment la marche, et enfin l'hérédité. Pour lui, le traitement de cette maladie ne se limite pas aux médicaments ni au contrôle permanent de l'hémoglobine, mais c'est surtout l'éducation thérapeutique. Sur ce point, le Pr Khalfa a mis l'accent sur le manque d'éducateurs, l'absence de matériel et le manque de maisons du diabète. Hormis celle d'El-Hamma ( Alger) opérationnelle, la plupart, soit 35 maisons du diabète sur le territoire national, ne sont pas équipées et ne disposent pas de personnel spécialisé (diabétologues, ophtalmologues, cardiologues, laboratoire d'analyses....)», a-t-il regretté. Ce n'est pas tout, il relèvera d'autres carences liées à la prise en charge des diabétiques, tout comme le manque de formation spécifique pour les éducateurs. 70 % des malades n'ont jamais fait d'éducation et 14 % seulement ont adhéré aux associations. Le problème du dépistage à temps a été également évoqué par le conférencier. Pour cela, il a souligné le rôle important que doivent jouer les médecins généralistes en terme de soins primaires dans la prise en charge des diabétiques. Ces derniers sont au premier plan pour diagnostiquer les malades. Au titre de la prévention, le même intervenant plaide pour le renforcement des programmes de sensibilisation en faveur des personnes touchées par cette maladie, qualifiant le rôle du ministère de la Santé de «nul». Il a également mis l'accent sur l'éducation de la population, en incitant les gens à «manger sain et à bouger plus». Il est primordial, a-t-il préconisé, de lancer des programmes multisectoriels pour réduire le fardeau du diabète. A l'école, il faut apprendre aux élèves à manger et leur offrir des espaces pour l'activité physique. Au sujet de la formation, il a indiqué que quelque 600 spécialistes en diabétologie ont été formés depuis les années 1970, soit une vingtaine de spécialistes par an.