Blocage - Le DG affirme que toutes les revendications des travailleurs ont été satisfaites et que les grévistes campent sur leurs positions. L'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a subi des «pertes considérables» en raison de la grève des travailleurs, a indiqué, hier, vendredi, son directeur général, Yacine Krim. «Il y a d'abord les recettes du réseau lui-même qui sont en moyenne de deux millions de dinars par jour. Il y a les recettes publicitaires qu'on commence à perdre puisque les bus ne circulent pas. Il y a des risques de perte de contrats avec les annonceurs», a déclaré M. Krim. Le DG de l'Etusa a précisé que la grève des travailleurs a eu de fortes incidences sur le transport des voyageurs. «On assure 10 % de service en transport public, 40 % en transport étudiant, 50 % en transport par téléphérique et 100 % en transport entreprises», a expliqué M. Krim. Le responsable a rappelé, exemples et documents à l'appui, que la direction de l'Etusa a respecté tous les engagements pris en octobre dernier après le premier mouvement de grève des travailleurs. Il a également abordé tous les efforts qu'elle continue à consentir pour rassurer les contestataires et les convaincre de reprendre le travail. «On a envoyé mille SMS et donné aujourd'hui les fiches de paie avec les augmentations.» « Pour prouver notre bonne foi, on a distribué les fiches de paie aujourd'hui (ndlr : hier) au lieu du 22 du mois, avec les augmentations promises», a affirmé Yacine Krim. «Voici la fiche de paie d'un receveur qui percevait un salaire de 24 000 DA et qui passe à 32 000 DA», a-t-il ajouté en brandissant le document. Cette décision a été prise pour mettre fin aux rumeurs portant sur le non-respect des engagements pris par sa direction et ayant été à l'origine de la grève, a-t-il souligné. Yacine Krim garde espoir que les travailleurs reprendront dès aujourd'hui le travail. «Des sages de l'Etusa font un travail de sensibilisation sur le terrain pour mettre fin à la grève», a-t-il indiqué. Certains employés voudraient reprendre, selon lui, mais ils sont menacés par les meneurs de grève. M. Krim assure qu'«aucune sanction n'a été décidée, pour l'instant, contre les grévistes». Pour sa part, la chargée de communication à l'Etusa, nous a fait savoir que le directeur général a organisé une réunion d'urgence avec les travailleurs qui assurent le transport des étudiants pour une éventuelle reprise du travail. Justement, à cet effet, nous avons appris d'une source proche du ministère de l'Enseignement supérieur, que le contrat liant le transporteur historique de la capitale au ministère de l'Enseignement supérieur pour le transport des étudiants, «risque d'être résilié s'il n'y a pas une reprise dimanche, à savoir demain». L'un des animateurs du mouvement de protestation, Ahmed Dechicha, affirme : «Nous allons poursuivre notre mouvement jusqu'au recouvrement de l'intégralité de nos revendications.» Quant à la menace de la résiliation du contrat avec le ministère de l'Enseignement supérieur, notre interlocuteur met cette information sur le chapitre de l'intox. «C'est la direction générale qui invente toutes sortes de subterfuges pour casser notre mouvement. Nous allons toutefois vérifier par nous-mêmes cette information, et prendre ensuite la décision idoine», conclut Ahmed Dechicha.