Constat - La 24e édition des Journées cinématographiques de Carthage a été une occasion d'élargir la visibilité du cinéma algérien à travers le monde, ont estimé, dimanche à Tunis, des cinéastes algériens présents à cette manifestation. Grâce à l'hommage au cinéma algérien, qui a connu la projection de 17 œuvres cinématographiques, entre longs et courts métrages, et grâce aussi aux films présentés en compétition, qui représentent le cinéma algérien d'aujourd'hui, le public de Tunis et les invités du festival, toutes nationalités confondues, ont eu l'occasion de découvrir, ou de redécouvrir, le septième art algérien. Même si les prix espérés par les participants algériens n'étaient pas au rendez-vous, les JCC ont été pour certains une occasion de se frotter à d'autres horizons cinématographiques et de se projeter dans d'éventuelles collaborations à l'avenir. Les sections «Réseau de producteurs» et «Marché du film», récemment créées, ont commencé à porter leurs fruits en ouvrant la voie d'autres festivals internationaux à de jeunes réalisateurs algériens repérés durant la compétition, le «Marché du film» étant conçu comme un tremplin pour les cinémas arabe et africain. Pour cette première édition, après la chute du précédent régime tunisien, les JCC ont réussi à maintenir intacte la réputation de solution alternative aux monopoles des grandes sociétés de production et de distribution. Pour preuve, plusieurs projets de scénario ont été sélectionnés pour l'octroi de bourses pour réalisation et plusieurs œuvres concourant aux JCC ont été repérées et sont déjà programmées dans d'autres festivals, généralement en Europe. Pour Hamid Benamra, réalisateur du documentaire sélectionné en compétition, Bouts de vie, bouts de rêve, le fait le plus marquant des JCC reste «la participation record du public et son respect pour le cinéma», a-t-il confié à l'APS. En souhaitant qu'un événement cinématographique de pareille envergure puisse voir le jour en Algérie, le cinéaste a souligné l'importance d'avoir un espace qui puisse réunir autant d'expériences et de visions cinématographiques différentes et favoriser l'échange. Pour rappel, le long métrage de fiction, La pirogue, du réalisateur sénégalais, Moussa Touré, a reçu samedi, à Tunis, lors de la cérémonie de clôture des Journées cinématographiques de Carthage, la statuette du Tanit d'or. Le film relate le quotidien de plusieurs villageois de la banlieue de Dakar (Sénégal), pêcheurs, qui, au péril de leur vie, vont vers les îles Canaries en pirogue. Le Tanit d'argent a été attribué à Maout lilbeyaâ (Mort à vendre) du réalisateur marocain, Faouzi Ben Saïd, alors que le Tanit de bronze est revenu à l'Egyptienne Hala Lotfi pour Sortir au jour. Le jury a décidé d'attribuer le Prix spécial du jury au Sénégalais, Alain Gomis, pour son film Demain û Tey, le prix du meilleur scénario à Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie) qui a réalisé Le professeur. La pirogue a aussi raflé le Grand prix du public.