En matière d'éducation, si l'objectif de la quantité a été atteint, ce n'est pas le cas pour celui de la qualité. Et pour ce faire, de véritables chantiers devront être lancés et parmi eux, secouer une administration pour qu'elle se mette au diapason de ce qui se fait dans le monde. C'est l'affirmation faite par le ministre de l'Education nationale ce lundi matin. Pour étayer ses dires, il a indiqué dans son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale : «Nous avons des projets d'informatisation mais les moyens matériels tardent à être livrés.» «Les formations des formateurs pour que ces derniers puissent encadrer l'enseignement des TIC ne sont pas réunies. Ce qui fait que nous accusons un grand retard dans la concrétisation des projets inscrits dans la réforme», a soutenu Abdelatif Baba Ahmed. «Autrement dit, a, en outre, relevé le ministre, les moyens existent mais on ne sait pas manager.» «Le secteur (de l'éducation) manque de management dans le suivi de ses opérations. Et quand on dit par exemple que l'un des objectifs de la réforme est de former à vie l'enseignant pour qu'il puisse s'adapter aux nouveaux programmes, je pense que l'administration a besoin, elle aussi, d'être secouée. Nous restons engloutis par une administration un peu vieillissante», a-t-il noté. S'agissant de la révision de l'actuel système éducatif, pour le nouveau ministre de l'Education nationale, il s'agit d'abord de revenir sur les objectifs de la réforme engagée du temps de Boubekeur Benbouzid. «Ce que nous voulons faire au cours de cette année, et particulièrement au début de l'année 2013, c'est d'établir un bilan d'étapes pour tenter de recenser les points forts ainsi que les points faibles de cette même réforme», a précisé Abdelatif Baba Ahmed. «Nous essayerons par la suite de pouvoir trouver éventuellement les propositions de solutions afin de surmonter les difficultés qu'a connues le secteur», a-t-il ajouté. «Si on revient aux objectifs d'une réforme engagée au début du XXIe siècle et qui a été caractérisée par un taux de scolarisation de 97 %, disons que nous avons atteint l'objectif de la quantité. Reste à surmonter le défis de la qualité», a souligné le ministre de l'Education. Lakhdar Baghdad, pédagogue et spécialiste du système scolaire, a, dans ce contexte, précisé sur les ondes de la chaîne III, que la qualité de l'éducation ne peut être améliorée que par un appui à l'enseignant qui doit être formé, qui ne doit pas se contenter d'un niveau universitaire. Mais, il faut aussi, à ses dires, qu'il (l'enseignant) maîtrise les techniques pédagogiques, les techniques d'évaluation, la psychologie de l'enfant. «En outre, on ne pourra pas avancer tant qu'une évaluation objective du système éducatif ne sera pas établie. Il faut un personnel expérimenté pour pouvoir évaluer correctement et objectivement», a-t-il conclu.