Les syndicats de l'éducation nationale rappellent les «priorités» du secteur. Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation nationale saluent dans l'ensemble l'attitude du nouveau ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, qui s'est montré, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, favorable à l'ouverture du dialogue. Exception faite du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui déclare qu'il n'a jamais revendiqué le dialogue mais plutôt des négociations sur des points bien précis. Ainsi, M. Baba Ahmed s'est dit «prêt à privilégier la voie du dialogue et de la concertation pour traiter tous les dossiers qui n'ont pas encore trouvé de solutions» et compte procéder par «ordre de priorité». L'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) considère l'ouverture d'un dialogue «sincère» comme étant l'un de ses objectifs, à condition de ne pas «commencer par le point zéro». L'Unpef réitère la nécessité de la révision du statut particulier modifié, du régime indemnitaire, de la médecine du travail, de la prime de zone notamment pour les wilayas du Sud et des œuvres sociales. Pour la prochaine «évaluation de la réforme du système éducatif» annoncée par le ministre, l'Unpef insiste sur «la nécessité d'une conférence nationale qui puisse évaluer objectivement les points positifs et négatifs de cette réforme». Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) appelle à l'évaluation des réformes scolaires qui, d'après son secrétaire général, «doivent se faire de manière objective». Parmi les points que cette réforme doit revoir, le Cnapest cite, comme remède d'urgence, la révision de la méthode d'évaluation du bac, estimant qu'«elle n'est pas objective». L'enseignement des langues est également à revoir d'après ce syndicat. Car, actuellement, «l'évaluation des compétences requises chez l'élève se fait administrativement en comparant le taux de réussite par rapport aux années précédentes». Tandis que les pédagogues reconnaissent à l'unanimité que le niveau de leurs élèves est en chute libre. Le Cnapest plaide pour une évaluation de la qualité d'enseignement dont les acteurs principaux seront les enseignants et la société, à savoir le monde du travail. Pour l'ouverture du dialogue, le Cnapest trouve que c'est une bonne chose. Mais il appelle à «l'ouverture du dialogue pour trouver des solutions», tout comme il n'a pas manqué de souligner la nécessité de la formation des formateurs. Ce syndicat met en garde sur la dissociation des droits socioprofessionnels de la situation globale de l'éducation nationale. Pour les prochaines négociations, le Cnapest va réclamer un quota de logements sous la formule LSP pour les enseignants, à l'instar des autres secteurs de la Fonction publique. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) déclare qu'«on ne peut qu'applaudir l'ouverture au dialogue». Et de poursuivre : «On a toujours été partisans du dialogue.» Pour la question de priorité, le Snapest estime que les dossiers qui n'ont pas trouvé de solutions sont tous prioritaires. M. Mériane, secrétaire général du Snapest, cite au passage les indemnités des enseignants du Sud calculées jusque-là à partir de l'ancien salaire de base. Pour l'annonce de l'évaluation de la réforme éducative, M. Mériane déclare que c'était l'une de ses revendications. «Il faut avoir le courage de dire ce qui n'est pas bon», demande le Snapest, qui appelle à l'allègement des programmes et à la spécialisation des élèves aux lycées. Questionné au sujet de l'ouverture du dialogue par le ministère de tutelle, le porte-parole du CLA précise que le syndicat qu'il représente n'a à aucun moment demandé de dialoguer dans la mesure où le rôle du syndicat est de «négocier sur des points précis pour arracher les droits des travailleurs». Idir Achour explique que le mot «dialogue» sous-entend l'implication des syndicats dans la gestion de la crise que la tutelle a créée, tandis que les négociations portent sur des dossiers bien précis qui concernent la vie socioprofessionnelle des travailleurs de l'éducation. «Je ne peux pas dialoguer avec le ministre sur le retard qu'accuse la réception des infrastructures scolaires», affirme le porte-parole du CLA, qui souligne tout de même qu'il va négocier sur la révision du statut, le départ à la retraite, les postes aménagés, etc. Pour la réforme scolaire, le CLA estime qu'il ne peut pas y avoir de correctifs tant qu'on transforme des écoles primaires pour recevoir des lycéens et les infrastructures conçues au départ pour être des CEM en lycées. Pour ce qui est de l'intention du nouveau ministre à résoudre les problèmes du secteur de l'éducation, Idir Achour rappelle que «même l'ancien ministre déclarait à chaque fois qu'il était prêt à dialoguer».