Depuis déjà de nombreuses années, les cours particuliers ont revêtu une importance capitale au point de devenir des additifs indispensables aux cursus normaux. A tel point, disons nous, que des enseignants ne se gênent plus pour inviter leurs élèves à une meilleure compréhension du cours lors de séances privées qu'ils dispensent en dehors de l'établissement. En général ces cours de soutien se font dans des garages en toute illégalité et en espèces sonnantes et trébuchantes. Cette forme d'école parallèle a pris son essor dans la foulée de l'économie informelle, et le corps enseignant a ainsi épousé l'air du temps en revendant ce qu'il peut revendre comme le petit jeunot de quartier fait commerce de sa pacotille chinoise. Dans cette multiplication des cours particuliers, c'est surtout le naufrage de l'Education nationale qu'il faut constater. On se dirige ainsi vers unenseignement sélectif qui favorise les couches les plus aisées au détriment des enfants de pauvres qui ne peuvent payer «leur» prof parfois jusqu'à 1 500 DA la séance ! Bien sûr les classes d'examen sont le terrain de prédilection de ces nouveaux trabendistes de l'instruction mais leur influence s'étend jusqu'aux autres classes et même paliers puisque l'école primaire est entrée depuis peu dans le moule de l'informel avec une prédilection pour l'enseignement du français, de l'arabe et des maths. Ne faut-il pas, devant cette situation de grandes disparités entre les élèves, songer à profondément structurer l'Ecole algérienne sujette à de nombreuses critiques de la part d'éminents pédagogues dont les appels sont à ce jour demeurés sans écho ? Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.