L'année scolaire va bientôt finir sa carrière et nous attendrons encore les fameuses et impératives réformes maintes fois promises. Faut-il être grand pédagogue pour se rendre compte du niveau de régression atteint par le système éducatif ? Inutile donc de revenir sur cette déshérence de l'école algérienne que feu Mostepha Lacheraf rêva de mettre au niveau mondial avant qu'il ne fut chassé par les gardiens du temple prompts à décider de ce qui est bon pour nos enfants et de ce qui ne l'est pas. L'illustre penseur s'en ira en laissant une école déshéritée des préceptes fondamentaux qui font l'humanisme. Ainsi, chaque année, on annonce une «innovation», et celle d'aujourd'hui a consisté à baisser la moyenne de passage à 9 sur 20 pour, dit-on, ne pas surcharger les classes avec trop de redoublants. Comme quoi les taux de réussite ne sont pas le fruit de performances scolaires, mais le résultat de statistiques destinées à encenser les politiques menées par le secteur. Etrangement lors des consultations politiques menées avec les chapelles et autres personnalités ainsi que pour les assises de la société civile, on a pratiquement tout évoqué sauf la refonte d'un système éducatif obsolète. Il était attendu que dans l'un ou l'autre des conclaves l'on parle de l'école, et le rôle était dévolu aux syndicats d'enseignants qui, ayant accepté ou décliné l'invitation, ont parlé de tout sauf de l'école. Pourtant, ces consultations politiques et sociales sont l'occasion idoine de poser ce douloureux problème et de l'école et de l'université, soumises à de grands soubresauts s'achevant sur une note d'incertitude. A quoi donc serviront ces nombreux bacheliers qui iront grossir les rangs des universités ? A glorifier les taux de réussite ou à gonfler le nombre des futurs grévi- stes ? En ces temps propices aux bouleversements politiques dans le pays, il faut tout simplement faire une pause et revoir la copie des systèmes éducatifs, scolaire et universitaire. Sinon on en arrivera inévitablement à importer des enseignants comme au bon vieux temps des douktours égyptiens, que l'on mit longtemps à découvrir qu'ils étaient contrefaits. Des profs en toc. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.