Résumé de la 9e partie Ahmed va s?en retourner sans avoir rendu visite à Fatima. La jeune femme, après s?être morfondue, décide de le revoir une dernière fois. Elle s'est dit que s'il doit prendre l'avion, il doit sortir très tôt : il lui faudra, en effet trois bonnes heures de route pour arriver à Alger... Elle regarde l?heure : il est trois heures du matin. Elle fait un petit calcul et conclut qu'il va partir, au plus tard, dans une heure. Elle se lève donc et, sans faire de bruit, pour ne pas réveiller ses neveux, elle s'habille, met un châle sur sa tête et sort. Direction la route carrossable, située à cinq minutes du village. ll n'y a pas d'éclairage public mais elle a pensé à prendre une lampe de poche. Elle avance donc rapidement et elle arrive à la route. Elle se met derrière un olivier et l'attente commence. Une attente aussi longue que celle de vingt ans passés à espérer un signe d?Ahmed. Ses pensées se bousculent dans sa tête. Que va-t-elle lui dire ? Pourra-t-elle seulement lui parler ? Et lui que lui dira-t-il ? Elle se dit qu'il est encore temps de retourner chez elle et d'éviter une rencontre qui ne mène à rien. Mais une force la retient, une voix qui lui dit qu'elle ne doit pas rater sa chance... Sa chance, comme si elle espérait encore quelque chose. Il fait un froid piquant, mais elle ne ressent rien. Peut-être l?attend-elle ici en vain. Ahmed est peut-être déjà parti. Peut-être qu'une auto est allée le chercher chez lui et qu'il passera sans s'arrêter, mais une force, une voix intérieure lui dit : il faut rester... Elle sursaute : c'est bien un bruit de pas. Un homme qu'elle ne peut reconnaître, à cause de l'obscurité, avance, une valise à la main. Elle sort de sa cachette. Elle n'imagine même pas qu'il peut ne pas s'agir d'Ahmed. «Ahmed !», lance-t-elle. L'homme, qui s'arrête comme foudroyé, laisse tomber sa valise. ? Comment se fait-il que tu sois là à m?attendre ? Pourquoi n?es-tu pas avec ton mari et tes enfants ? C'est bien sa voix, c'est bien lui ! Elle se retrouve dans ses bras, riant et pleurant à la fois. Revenu de sa surprise, il lui dit : ? Comme se peut-il que tu sois là à m'attendre ? Pourquoi n?es-tu pas avec ton mari et tes enfants ? ? Mon mari ? Mes enfants ? interroge la jeune femme interloquée, mais je ne suis pas mariée, et n'ai pas d'enfants? Je t'ai attendu... qui t'a dit que j?étais mariée ? Ahmed se secoue comme pour sortir d'un mauvais rêve ? Ma tante... Ah, je comprends maintenant pourquoi elle me l?a dit : c'est pour me pousser à épouser sa fille ! Mais moi, je ne voulais pas ! Ah, mon Dieu ! et moi qui allais partir pour ne plus revenir ? Tu as douté de moi ! dit-elle avec sévérité (mais elle éclate de rire aussitôt) Cela ne fait rien. Puisque le doute est maintenant levé ! ? Oh, oui, dit-il, le doute est levé, je ne pars plus ! Bénie sois-tu d'avoir eu l'idée de venir m'attendre ici ! ? C'est une force qui m'a poussée à venir ici... La même que celle qui m'a aidée à t'attendre pendant vingt ans. ll la serre dans ses bras. Elle ne lui demande même pas pourquoi il l'a laissée aussi longtemps sans nouvelles. L'essentiel est qu'il soit là.