Condamnation - La décision d'Israël de construire de nouveaux logements dans des colonies est vivement dénoncée par plusieurs capitales. Washington a sommé le gouvernement israélien «de réexaminer ces décisions unilatérales et de faire preuve de retenue, car ces actes sont contre-productifs et rendent plus difficile la reprise des négociations directes entre Israël et les Palestiniens», selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. Les Etats-Unis rejoignent ainsi le concert de protestations venu de plusieurs capitales européennes et de Moscou contre cette décision. Pour les pays européens, les nouvelles constructions annoncées compromettent une solution à deux Etats prônée depuis des décennies pour résoudre le conflit au Proche-Orient. La Russie a jugé «illégaux» les nouveaux projets d'Israël, l'appelant à «reconsidérer» sa décision. Les ambassadeurs israéliens à Paris, Londres, Stockholm, Copenhague et Madrid ont été convoqués hier lundi par les ministères des Affaires étrangères de leurs pays hôtes qui entendaient leur signifier leur «préoccupation» et leur «désapprobation». «Ce sont précisément les deux choses que l'Union européenne avait demandé à Israël de ne pas faire. Ces deux pas ne sont pas des pas en direction de la paix mais plutôt des pas poussant vers la poursuite du conflit», a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo. Avec cette convocation, Madrid entend également protester contre la décision du gouvernement israélien de geler le versement à l'Autorité palestinienne de 460 millions de shekels (environ 92 millions d'euros) en impôts qu'il lui redistribue normalement. Londres a estimé que le projet rendait «potentiellement de plus en plus difficile à atteindre une solution basée sur deux Etats avec Jérusalem en capitale partagée». «Le ministre des Affaires étrangères a toujours été très clair sur le fait que la construction de colonies, tel que le projet du gouvernement israélien de construire 3 000 nouveaux logements, menace la recherche d'une solution fondée sur deux Etats et complique tout progrès dans les négociations», a déclaré le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères. «L'ambassadeur d'Israël vient d'être convoqué au ministère des Affaires étrangères afin que nous soulignions encore notre point de vue sur ces questions», a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, lors d'un débat sur les relations israélo-palestiniennes au Parlement. De son côté, le président français, François Hollande, a espéré que les décisions de construction ne seraient «pas appliquées». La «convocation» de l'ambassadeur israélien, Yossi Gal, visait à lui exprimer «la très vive préoccupation de la France», a expliqué le ministère français des Affaires étrangères. Israël, qui insiste toujours sur ses intérêts vitaux, même sous les pressions internationales sans renoncer à sa décision du nouveau projet de colonisation a annoncé ces mesures après le vote, jeudi dernier, à l'Assemblée générale de l'ONU, qui a accordé à la Palestine un statut d'Etat observateur non membre aux Nations unies. Dans un communiqué à Paris, l'ambassade israélienne a précisé que Yossi Gal avait expliqué qu'«il était impossible de s'attendre à ce qu'Israël reste les bras croisés après la démarche unilatérale palestinienne à l'ONU».