Personne, et surtout pas les habitants, ne voudrait voir se reproduire le scénario cauchemardesque de l'hiver dernier dans les zones montagneuses, mais même dans les villes, où les gens manquaient cruellement de gaz butane pour se chauffer et se nourrir. Mais pour que cela ne se reproduise pas, des mesures sont à prendre. Youcef Yousfi préconise ainsi, entre autres, de doubler les stocks. Cette instruction ministérielle vise à «faire face à l'éventualité de coupures de routes par la neige, comme cela fut le cas, l'hiver dernier, dans les zones de haute montagne». Inutile de rappeler en effet que les citoyens avaient, des jours durant, souffert d'un manque cruel de bonbonnes de gaz. Des localités entières, particulièrement les plus isolées, se sont retrouvées complètement livrées à elles-mêmes d'autant que l'unique centre enfûteur sis dans la zone industrielle de Oued Aïssi, ne pouvait plus répondre à la demande trop forte des populations. Pour cet hiver, la donne ne sera peut-être pas la même puisque certaines localités ont été raccordées au gaz de ville à la faveur de la visite du ministre de l'Energie dans la wilaya. Il s'agit entre autres, des localités relevant des communes d'Aghribs (950 foyers), Azeffoun (150), Tigzirt (70) et Makouda (140). Ces nouveaux raccordements portent ainsi le taux de pénétration du gaz naturel au niveau de la wilaya à 46,71 %, représentant 121 465 foyers et 728 790 habitants, sachant que ce taux était à peine de 10 % en 2000. «Le niveau de raccordement aurait été meilleur sans des oppositions émises par des citoyens au sujet du passage des conduites de transport du gaz sur leurs terrains», ont fait remarquer les responsables locaux du secteur de l'Energie et des Mines, tout en relevant, toutefois que «ces oppositions ont fini par être levées par voie de dialogue avec les concernés». La concrétisation attendue vers la fin 2014, de l'ensemble des programmes inscrits à l'indicatif de la wilaya pour un montant global d'au moins 46,5 milliards de dinars, devrait permettre de porter le taux de raccordement de la région au gaz naturel à plus de 90 %, selon une projection des responsables de la direction locale de l'énergie et des mines. Ce qu'il faut signaler c'est que le cauchemar de la bonbonne de gaz, s'il a touché dans une très large proportion la Kabylie étant une région montagneuse, n'a pas pour autant épargné la capitale et d'autres régions du pays. Même à un degré moindre, la crise a donné lieu à des queues interminables, des bagarres et a fait le bonheur des spéculateurs lesquels n'ont pas hésité à profiter de la détresse des gens pour se remplir les poches. Les pouvoirs publics doivent tout faire pour éviter que ce scénario ne se reproduise. Par ailleurs, et sur un autre plan, Youcef Yousfi a réitéré l'objectif de l'Algérie de produire dans les 20 ans à venir 30 à 40 % de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables, dont notamment l'énergie solaire. «Le pays a besoin de l'ensemble de ses ressources naturelles et l'ensemble de nos sources d'énergie devront être mobilisés pour faire face à la demande énergétique à long terme», a-t-il souligné.