Colère A El-Bahia les habitants sont exacerbés par ce crucial problème d?alimentation en eau potable. Le rythme cyclique des coupures d?eau à Oran tend à exaspérer les citoyens déjà confrontés au problème lancinant de la mauvaise distribution. Cette situation pénalise surtout les quartiers populaires où la tension est vive. Depuis dimanche, les habitants menacent de recourir à des mouvements de protestation devant l?organisme distributeur, l?Epeor. Cet état de fait relance le débat sur l?Alimentation en eau potable (AEP) de la ville et de sa périphérie, qui vivent au gré des coupures subites. Avec ses deux millions d?habitants, El-Bahia n?arrive toujours pas à égaler la situation des villes limitrophes qui ne connaissent pas de perturbations. Une situation caractérisée notamment par les désagréments causés aux usines et autres manufactures situées dans les zones industrielles d?Es-Senia et de Chteïbo. En plus de la dérégulation de l?AEP, les habitants font également face aux longues coupures d?eau qui peuvent durer plusieurs jours. A la cité Perret, c?est une véritable course contre la montre que les 1 500 familles doivent faire pour remplir leurs jerricans du précieux liquide. «Nous nous réveillons à 3 heures pour nous approvisionner, quand il y a de la pression, bien sûr», nous confient des chefs de famille désappointés. Les stations de pompage d?Oureah et de Brédeah, qui aliment respectivement les zones est et ouest de la ville d?Oran, sont des chantiers en perpétuels travaux qui nécessitent des réparations fréquentes. Selon un responsable de l?Epeor, des pannes sont quotidiennement enregistrées au niveau de ces stations de pompage, rendant difficile toute régulation de l?AEP, compte tenu de la précarité, voire de la défectuosité des installations hydrauliques qui datent de plus de vingt ans. Ainsi, ils sont des milliers de citoyens à recevoir pour deux heures seulement l?eau dans leurs robinets, alors que les habitants des quartiers populaires de Derb, Sidi El-Houari, Ras El-Aïn, les Planteurs et Saint Antoine, sont obligés de charrier l?eau à partir des citernes. Outré, un citoyen soulignera à cet égard que plusieurs demandes pour la réalisation des travaux sont restés à ce jour lettre morte. Pour manifester le bien-fondé de leurs revendications, les citoyens ont observé des sit-in de protestation pour rappeler aux responsables locaux qu?ils sont deux millions d?Algériens lourdement pénalisés, alors que le réseau de distribution existe bel et bien. «Qu?attendent les élus locaux pour se pencher sur le problème de l?eau et tenir leurs promesses électorales ?», déplorent les habitants des quartiers déshérités de la ville d?Oran.