Le spectre d'une saison hivernale restrictive en alimentation en eau potable (AEP) se profile déjà à l'horizon de l'automne qui s'est installé subrepticement à Oran. Ainsi, les consommateurs de la wilaya d'Oran vont devoir « composer » avec les restrictions drastiques en matière d'eau potable qui vont toucher plusieurs quartiers de la ville. Dans les communes où le précieux liquide se fait déjà rare, les habitants doivent prendre leur soif en patience. Avec un taux déficitaire en AEP estimé à moins de 50%, la wilaya d'Oran sera en effet appelée à revoir tout son réseau de distribution. Dans de nombreuses communes, c'est la course à la montre et les préparatifs pour emmagasiner l'eau se font à la va-vite. Au niveau des petites localités, les habitants reviennent au rythme quotidien des perturbations et des coupures intempestives de l'eau. Cette situation est particulièrement vécue par les populations des grandes agglomérations ceinturant la ville d'Oran. Il s'agit des centres urbains d'Oran, de Bir El Djir, de Sidi Chahmi, d'Es Senia ainsi que d'autres faubourgs à l'exemple de Maraval, Médioni, El Hamri, de Grande Terre et de la Corniche oranaise. Les besoins quotidiens en eau potable sont de l'ordre de 350 000 m3/j, alors que la production peine à atteindre difficilement les 180 000 m3/j. Déficit Un état de fait pénalisant qui risque de perdurer jusqu'au mois de décembre prochain, nous fait-on savoir. « Nous sommes obligés de nous prémunir contre la rareté de l'eau potable en préconisant des solutions d'urgence. Les opérations de restrictions d'eau sont nécessaires si nous voulons éviter aux consommateurs les désagréments des dérégulations dans l'approvisionnement en eau potable », nous affirme-t-on. Le déficit en eau potable enregistré dans la wilaya d'Oran réside dans le faible taux de remplissage des barrages. « Une conséquence que nous sommes appelés à maîtriser selon un schéma élaboré sur la base des ressources hydrauliques dont dispose la wilaya », observe notre interlocuteur. Dans ce contexte et en comparaison avec les années écoulées, l'apport pluviométrique supplémentaire devant combler le déficit évalué à 100 000 m3/j, n'a pas été au rendez- vous cette année. Cette situation, selon le même responsable, trouve son explication dans le faible taux de remplissage des barrages. Pour parer au plus pressé, la Seor, apprend-on par ailleurs, a décidé de revoir les plages horaires afférentes au calendrier de distribution et d'alimentation en eau potable. Les scènes des courses après les citernes d'eau, les corvées d'emmagasinage de nuit, les perturbations, les coupures d'eau inconvenantes et les pénuries à répétition sont autant d'inconvénients auxquels doivent faire face les citoyens. Une note d'espoir, cependant, demeure tributaire de la production de la station de Sidi Djelloul (Ain Temouchent), prévue pour l'année en cours. La station sera en mesure de produire une quantité de 100 000 m3/j, corrélativement à la mise en fonction du MAO (couloir (AEP) Mostaganem, Arzew, Oran). En attendant la concrétisation de ces deux projets, la wilaya d'Oran et ses 26 communes sont alimentées à partir des barrages de Gargar et Merdja Sid Abed (Relizane), (70 000 m3/j), et Beni Bahdel (Tlemcen) avec 5000 m3 /jour. Les deux unités de dessalement de Bousfer et de Ain El Türck produisent, quant à elles, 5 000 m3/j chacune.