Accusation - L'homme d'affaires Ziad Takieddine a assuré devant un magistrat détenir des preuves du financement par la Libye de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. C'est ce que rapporte le quotidien Français Le Parisien dans son édition d'hier. Selon le quotidien, M. Takieddine a déclaré au juge qu'il pouvait lui «fournir les éléments existants sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy», assurant que «le montant de cette aide dépasserait les 50 millions d'euros, somme un temps évoquée par l'un des fils du dictateur libyen» Mouammar Kadhafi. Il a affirmé que plusieurs rencontres avaient eu lieu avant l'élection entre Béchir Saleh, alors secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, et Claude Guéant, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsque celui-ci était ministre de l'Intérieur avant son élection à la présidence française. L'intermédiaire franco-libanais, dont le nom apparaît dans plusieurs affaires de corruption en France, a déclaré le 19 décembre au juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke qu'il détenait les preuves d'un financement par la Libye de la campagne de 2007 de l'ancien président de droite. Il avait déjà évoqué le 9 mai la thèse d'un financement libyen de la campagne de 2007 de M. Sarkozy, la jugeant «tout à fait crédible». L'accusation avait été lancée en mars 2011 par le fils du colonel Kadhafi, Saïf Al-Islam alors que la France s'apprêtait à intervenir en Libye. Le journal en ligne Mediapart avait alors publié le 28 avril un document attribué à un ancien dignitaire libyen affirmant que Tripoli avait accepté de financer pour «50 millions d'euros» la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. M. Sarkozy avait qualifié d' «infamies» ces accusations publiées à une semaine du second tour de la présidentielle Française de 2012 - remportée par le socialiste François Hollande - et avait porté plainte contre Mediapart. «Tout ça est pure affabulation, pure affabulation», a martelé Claude Guéant à la chaîne de télévision iTELE. «Jamais quelque Libyen que ce soit, quelque autorité libyenne que ce soit, n'est passé par mon intermédiaire pour alimenter des enrichissements personnels ou bien la campagne de 2007». «S'il a des preuves, qu'il les apporte», a-t-il lancé, «de toute façon, je suis parfaitement tranquille puisqu'elles ne peuvent en aucune façon toucher Nicolas Sarkozy ou votre serviteur», a-t-il ajouté.