Citant l'exemple du kseur Béni Abbes, dont la moitié a été réhabilitée, Yasmine Terki se désole qu'il reste vide et que la moitié soit en ruine. «Il faut arrêter de mettre la charrue avant les bœufs. Il faut réhabiliter l'image des architectures de terre dans l'esprit des populations locales et des décideurs ainsi que les futurs acteurs de la préservation et de la construction. Ce qui nous intéresse, c'est de garder le savoir-faire et non pas le mur», appelle-t-elle, constatant que tous nos architectes et nos ingénieurs ne sont formés qu'à l'utilisation des matériaux industriels, généralisés aujourd'hui, elle regrette que ces derniers «ignorent que la terre a, depuis des millénaires, été utilisée comme matériau de construction». Se basant sur un autre exemple concret, la spécialiste nous a cité le cas de Boumerdès. «Quand une maison s'effondre, on dit que cela est dû aux matériaux de construction, mais on ne dit pas qu'on a perdu le savoir-faire et qu'elle a été mal construite. Pourtant, nos maisons de terre, sont là depuis des millénaires», a-t-elle poursuivi, trouvant aberrant, ce préjugé sur la construction en terre considérée actuellement comme dangereuse, alors que le facteur humain, en est le seul responsable. En revanche, quand un édifice en béton s'effondre, on parle de mauvaise qualité du matériau de construction ou autre, selon elle. L'architecture de terre est durable et devrait être mise en valeur, a également appelé, le directeur de l'Office de préservation et de valorisation de la Vallée du M'zab (Opvm),Younès Babanedjar qui a mis en avant cette architecture, lors de la rencontre sur le patrimoine bâti.