Escalade - Le gouvernement malien a décrété hier vendredi l'état d'urgence et lancé - avec une assistance de la France et d'autres pays européens et africains - une contre-offensive réussie dans le centre du Mali pour repousser l'avancée des islamistes vers le sud du pays. L'armée malienne a affirmé dans la soirée contrôler la ville de Konna, tombée la veille aux mains des islamistes. La contre-attaque est partie de Sévaré, localité située à 70 km au sud de Konna, dotée du plus important aéroport de la région où, selon des témoins, des avions militaires ont atterri jeudi pour débarquer des armes et des soldats étrangers, parmi lesquels figuraient des Blancs. «On nous impose la guerre (...)», le Mali portera «une riposte cinglante et massive» à ses «ennemis», a promis hier dans la soirée dans un message à la Nation le président par intérim Dioncounda Traoré. «La situation sur le front est globalement sous contrôle. Courageusement, nos forces armées, les fils de ce pays font face à la situation», a assuré M. Traoré, qui a «sonné la mobilisation générale autour de la grande armée malienne (...)». Les pays d'Afrique de l'Ouest ont pour leur part officiellement autorisé dans la soirée l'envoi immédiat de troupes. Le président Français, François Hollande, a quant à lui confirmé l'engagement des forces françaises, dont la présence sur le sol malien avait été révélée auparavant par des sources militaires maliennes. Il a expliqué avoir répondu à la demande d'aide du président malien, appuyée par les pays africains de l'Ouest. La nature exacte du soutien français et ouest-africain reste encore inconnue. Un officier malien joint à Mopti a affirmé que des «appareils militaires de pays amis» participaient à l'opération et un témoin a dit avoir vu «deux petits avions tirer sur les islamistes». Depuis plusieurs mois, des éléments des forces spéciales françaises et des hélicoptères sont positionnés au Burkina Faso voisin. Washington s'est dit, pour sa part, partager les objectifs de la France et envisage d'aider Paris dans son engagement grâce à un appui «logistique» et des drones de surveillance, a déclaré un haut-responsable américain qui a requis l'anonymat. «L'armée américaine étudie la possibilité de fournir des renseignements, du ravitaillement en vol et d'autres appuis aux forces françaises», a-t-il précisé. Dans l'après-midi, le chef des opérations militaires malien, le colonel Oumar Dao, avait affirmé que des soldats français, sénégalais et nigérians étaient en appui dans la ville de Sévaré (centre). «D'autres pays amis se sont déjà manifestés et nous les attendons», a ajouté le colonel Dao sans donner de détails. Une déclaration sitôt infirmée par le Sénégal, qui par le biais d'un responsable de l'armée, affirme ne «pas avoir de troupes combattantes» au Mali.