Le colonisateur français a exercé un véritable blocus sur la presse arabe et sur les intellectuels et hommes de culture algériens. Intervenant lors du colloque international sur «La presse algérienne, un capital du passé et un affluent des défis actuels et futurs», Mohamed El-Korso a expliqué que la démarche d'isolement exercée par l'administration de l'occupation française contre la presse arabe et les intellectuels algériens, a été accompagnée par «la promulgation de lois consacrant le contrôle sur l'activité intellectuelle et l'interdiction d'entrer de la presse arabe, surtout celle de l'Orient». Le conférencier a expliqué que le colonisateur français avait interdit l'entrée en Algérie de 67 titres de journaux de pays arabes en utilisant des moyens de censure comme «le recours aux rapports émanant des services de la poste qui indiquaient le nom et l'adresse de l'expéditeur, la qualité et le contenu des journaux et publications destinés à l'Algérie». «Pour desserrer cet étau, les Algériens utilisaient plusieurs astuces pour diffuser des publications et des périodiques arabes interdits en les intégrant dans des journaux autorisés ou en les introduisant sous d'autres titres ou dans des lots de marchandises provenant de pays arabes, ou avec la complicité d'étudiants, de troupes artistiques, de hadjis, ou encore par le contact de dockers ou avec des étrangers», a souligné le conférencier. Pour sa part, le Dr Rabah Lounici de l'université d'Oran a indiqué que la France avait édité, durant son occupation de l'Algérie, «un grand nombre de publications pour convaincre l'opinion publique française que sa mission en Algérie est de civiliser les Algériens qu'elle qualifiait de barbares». Le conférencier a mis en exergue le rôle de la direction de la Révolution algérienne «qui avait su mettre en branle les mass media pour faire connaître les principes de la Révolution à l'intérieur du pays et sur la scène internationale».