Devant une grappe d��tudiants, dans une petite salle p�dagogique, au d�partement histoire de l�Universit� de Bouzar�ah, l�historien Mohamed El-Korso a d�velopp� une analyse du pass� dans les relations alg�ro-fran�aises. L�universitaire comprend l�intrusion de l�histoire dans cette relation comme une guerre des m�moires qui s�abreuve, du c�t� fran�ais, d�une culture n�ocoloniale. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Cette culture n�o-coloniale est perceptible, selon El-Korso, dans ce que la France a entrepris de fa�onner comme �dits � m�me de mettre sur un pied d��galit� victimes et bourreaux. La loi de f�vrier 2005 qui loue �les vertus� civilisationnelles de la colonisation en est la parfaite illustration. L�historien note que cette guerre des m�moires a, � la fois, une dimension culturelle et strat�gique. Elle mobilise non pas une soldatesque, comme les guerres classiques, mais les historiens et plus largement les �lites politiques. Cette guerre, souligne El-Korso, a d�but� en 1962 d�j�, lorsque les Fran�ais transf�r�rent pr�s de 2 000 bo�tes, soit environ 60 tonnes d�archives de la r�volution. Des archives demeur�es � nos jours inaccessibles aux Alg�riens, aux chercheurs et historiens y compris. Pour El-Korso, la France, qui refuse de remettre ces archives � l�Alg�rie sous pr�texte qu�il est des v�rit�s et des faits qui ne seraient pas forc�ment bons � savoir de ce c�t�-ci de la M�diterran�e, fait dans la fuite en avant. �Je revendique pour moi les fautes et les erreurs de la guerre de Lib�ration. Je reconnais l�affaire Melouza et j�affirme que le colonel Amirouche a �t� pi�g� par les services secrets fran�ais�, a-t- il soutenu. Acc�der aux archives de la R�volution, devait encore affirm� El-Korso, fait partie des droits des peuples � conna�tre leur histoire. Il apporte, de ce fait, la contradiction � la pr�sidente du Medef qui, accompagnant le pr�sident dans sa visite en Alg�rie, avait d�clar� qu�il ne fallait pas ressasser l�histoire. Il convoque aussi la derni�re affirmation du pr�sident Sarkozy � l�occasion de la comm�moration de la victoire des Alli�s sur le nazisme et qui a dit �la France n�oublie pas les crimes nazis�. D�duction logique, l�Alg�rie ne devrait pas oublier, la concernant, les crimes coloniaux. El-Korso consid�re par ailleurs, que le pr�sident fran�ais recourt � l�utilisation immorale de l�histoire pour des consid�rations de politique int�rieure. El-Korso suspecte des vis�es strat�giques fran�aises inavou�es dans le fameux projet d�Union m�diterran�enne, devenu suite � la concession faite notamment � la chancellerie allemande l�Union pour la M�diterran�e. Il d�plore, ce faisant, la nonimplication des �lites alg�riennes, voire arabes, dans le d�bat autour de ce projet. Quant aux pays maghr�bins, en tant qu�autorit�s, El-Korso note qu�ils sont tenus � l��cart des n�gociations.