Résumé de la 1re partie - Son appétit de connaissances aidant, il aurait possédé à 18 ans toutes les sciences connues. En 1021, la mort du prince Shams Odowla, et le début du règne de son fils Sama-Ed Dawla, cristallisent les ambitions et les rancœurs : victime d'intrigues politiques, Avicenne connaît la prison. Déguisé en derviche, il réussit à s'évader, et s'enfuit à Ispahan, auprès de l'émir Kakouyide Ala-Ed Dawla Mohammed. Ces bouleversements n'entament pas sa boulimie de travail. Il jouissait d'une telle réputation que plusieurs princes de l'Asie l'appelèrent à leur cour : le roi de Perse l'employa à la fois comme vizir et comme médecin. Il cultiva aussi avec succès la philosophie, et fut l'un des premiers à étudier et à faire connaître Aristote. Il composa, d'après ce philosophe, des traités de logique et de métaphysique, où il se montre souvent penseur original. Lors d'une expédition, dont il faisait partie, de l'émir Ala-Ed Dawla contre Hamadan, Avicenne est frappé par une crise intestinale grave, dont il souffrait depuis longtemps, et contractée, dit-on, à la suite d'excès de travail et de plaisirs. Avicenne tenta de se soigner seul, mais son remède lui fut fatal. Il mourut à l'âge, toujours précoce, de cinquante-sept ans au mois d'août 1037 (428 de l'hégire) à Hamadan après avoir mené une vie fort agitée et pleine de vicissitudes, épuisé par l'excès de travail. D'une ampleur variable selon les sources (276 titres pour G. C. Anawati, 242 pour Yahya Mahdavi), l'œuvre d'Avicenne est nombreuse et variée. Avicenne a écrit principalement dans la langue savante de son temps, l'arabe classique, mais parfois aussi dans la langue vernaculaire, le persan. Il est l'auteur de monuments, d'ouvrages plus modestes, mais aussi de textes courts. Son œuvre couvre toute l'étendue du savoir de son époque : logique, linguistique, poésie, physique, psychologie, médecine, chimie, mathématiques, musique, astronomie, morale et économie, métaphysique mystique et commentaires de sourates du Coran. Le dessein personnel du philosophe trouve son achèvement dans la philosophie orientale (hikmat mashriqiya), qui prit la forme de la compilation de vingt-huit mille questions. (A suivre...)