Veine folk En 1986, elle fait ses premiers pas sur scène, la guitare en bandoulière. Loin de la vague du raï, Souad Massi, guitariste en herbe inspirée par le folklore, est née le 23 août 1972 à Bab El-Oued. Issue d?une famille nombreuse, son père était plutôt branché traditionnel ; quant à sa mère, elle était une adepte de Brel et de James Brown. Ses oncles étaient d?ex-jazzmen. Souad découvre d?abord les chansons du maître du chaâbi, El-Hachemi Guerrouabi, puis viennent le rock, le R n?B et la pop, qu?elle découvre à la radio. C?est grâce à son frère aîné, compositeur, que Souad s?inscrit à l?association de l'école des Beaux-Arts d?Alger pour y apprendre la guitare durant 3 ans. Puis elle prend des cours de musique classique, de solfège et de musique arabo-andalouse. Elle apprend alors la rigueur des compositions et le sens de l?instrumentation juste. Quant à sa découverte de la musique country des années quarante, elle la doit à un ami, et c?est alors qu?elle s?inspire de la reine de la country music des années 1980, Emmylou Harris. Puis le destin de Souad Massi bascule. Elle est invitée au festival «Femmes d?Algérie» à Paris, dont la première édition se déroule dans une ambiance parfaitement réussie. Avec son talent et son charisme, Souad réussit à séduire le directeur artistique d?un des labels d?Universal Music et signe pour la réalisation d?un premier opus. Après deux années de maturation, Raoui sort en 2001. Mitigé entre l?Occident et les soucis de l?Algérie, naviguant entre le rock et les traditions, cet album est une véritable révélation pour le public. Après cet album, Souad enchaîne, scène sur scène, les premières parties d?une pléiade d?artistes tels que Idir, Saez, l?Orchestre national de Barbès, Geoffrey Oryena? Après 200 concerts, elle se retrouve en vedette à l?Olympia. Avec plus de 80 000 exemplaires vendus en 2002, Souad reçoit le prix de la chanson étrangère décerné par l?académie Charles-Cros ainsi que le prix du Haut-Conseil de la francophonie pour son album Raoui. Quant aux duos, sa maison de disques l?incite à enregistrer avec des artistes de talent : Marc Lavoine pour son titre Paris ; Ismaêl Lô dans une reprise de Bernard Lavilliers intitulée Noir et Blanc ; ensuite, elle reprend Savoir aimer avec Florent Pagny. En 2003, Souad sort Deb, son deuxième album, un mélange de ses univers musicaux : arabo-andalou, chaâbi, rock, folk pour un album international, puisqu?on y trouve également des mélodies douces et rythmées, légères ou graves, avec des sonorités variées comme l?oûd, la derbouka, le cajon, le bendir, le tabla, enveloppées par la voix sensuelle de Souad. Au-delà de la barrière linguistique, elle réussit à transmettre ses émotions sincères à travers des textes sans artifices, qui parlent de révolte, de liberté, de solitude mais surtout d?espoir. L?album contient entre autres Moudja, Passe le temps, Ech dani, Yemma et pas mal d?autres titres dont la poétesse folk engagée souligne l?émotion, la beauté et la réflexion.