Le rêve n L'équipe du Burkina Faso qui, jusque-là, a démenti tous les pronostics, continue son petit bonhomme de chemin en se qualifiant pour la première finale d'une CAN de son histoire. Comme pour dire qu'il ne faut jamais se fier aux prévisions d'avant-match et pronostics, le Burkina Faso rencontrera le Nigeria en finale dans une affiche que nul n'attendait. Cette empoignade, programmée pour ce dimanche à Johannesburg, met, désormais, à nu la politique des responsables d'autres sélections, à l'image de l'Algérie, qui, malgré tous les moyens mis à leur disposition, n'ont même pas pu passer le premier tour et sortent de cette compétition la tête basse. Après la Zambie, sacrée lors de la précédente édition, l'actuelle pourrait, donc, inscrire un autre novice dans son palmarès, le Burkina Faso. Ce dimanche, les Nigérians tenteront, pour leur part, d'accrocher un troisième trophée continental à leur palmarès. Le match pour la 3e place sera en revanche l'exacte réplique de celui de 2012 et mettra aux prises le Mali au Ghana, samedi à Port Elizabeth, les Aigles pouvant ainsi rééditer leur performance de 2012 en montant sur la plus petite marche du podium. Le Nigeria s'est qualifié pour la septième fois de son histoire pour la finale de la CAN en surclassant (4-1) le Mali dont le beau parcours, avec la guerre contre les groupes islamistes en toile de fond, a brutalement pris fin, hier à Durban. Les Super Eagles ont grandement justifié leur réputation de spécialistes de la CAN et vont désormais tenter d'accrocher un troisième titre à leur palmarès, après les sacres de 1980 et 1994. Mélange de puissance physique et de technique, la sélection dirigée par Stephen Keshi n'a laissé aucune chance aux Aigles maliens avec trois buts inscrits en première période par Echiejile (25e), Brown (30e) et Emenike (45e), plus que jamais en tête du classement des buteurs avec une quatrième réalisation sur un coup franc dévié, avant que le remplaçant Musa ne donne à ce succès des allures de correction (60e). La réduction du score de Fantamaday en toute fin de rencontre (75e) n'a en rien modifié un scénario bouclé depuis longtemps. Surnommé le «Big Boss», Keshi peut entrer dans les annales en devenant le premier à soulever le trophée en tant que joueur et entraîneur. Pour terminer cette CAN en apothéose. Personne n'avait vu venir cette équipe nigériane, auteure d'un premier tour poussif et arrivée en Afrique du Sud sans joueurs d'expérience hormis le métronome de Chelsea Mikel et le vétéran Yobo, relégué sur le banc pour sa sixième CAN. Mais l'exploit réussi en quart de finale contre la Côte d'Ivoire de Drogba et Yaya Touré (2-1) l'a totalement libérée et c'est en position de force qu'elle risque d'aborder l'ultime rendez-vous de la compétition dans quatre jours. Pour le Mali, l'aventure se termine de manière cruelle avec un cinquième échec dans le dernier carré depuis la finale de 1972. Les troupes de Patrice Carteron s'étaient faits un devoir d'apporter un peu de réconfort à leur peuple, plongé dans un conflit pour la reconquête du nord du pays occupé par des islamistes. R. S.