Les quatre sélections qui composent le Carré d'As de cette CAN-2013 ont un point en commun, elles sont toutes issues de l'Afrique de l'Ouest. Mieux encore, deux d'entre elles sont francophones (Mali et Burkina Faso) et les deux autres sont anglophones (Nigeria et Ghana). Un véritable choc des cultures qui nous offrira des demies alléchantes. La crème anglaise donnera de la consistance à des confrontations qui promettent du spectacle, même si l'enjeu sera énorme: une place en finale et un sacre continental qui tend les bras après la sortie du grandissime favori, la Côte d'Ivoire. Ce qui augmente les chances des quatre derniers prétendants pour une éventuelle victoire finale. La première affiche de ces demi-finales mettra aux prises le Mali au Nigéria. A partir de 16h, les deux équipes se disputeront un billet en finale, c'est dire que la bataille sera rude, même si le Nigéria, qui atteint le dernier carré pour la 14e fois de son histoire, part avec les faveurs des pronostics. Autre argument, les «Super Eagles» ont battu les Ivoiriens dans le tour précédent (2/1) ce qui, logiquement, fait d'eux un favori potentiel pour le reste du tournoi. Seulement, la sélection nigériane a souvent échoué en se faisant éliminer à 7 reprises à ce stade de la compétition. Le coach d'Emmanuel Emenike et consorts, Stephen Keshi, était joueur lorsque le Nigeria avait remporté la CAN pour la dernière fois (1994), retrouvera pour l'occasion les «Aigles du Mali» qu'il a drivés entre 2008 et 2010. Pour leur part, Seydou Keita et ses camarades, se sont invités parmi les 4 meilleures nations pour la seconde édition de suite. Ils ont éliminé, comme un symbole, l'Afrique du Sud (pays hôte). Au même tour, ils avaient disposé du Gabon, coorganisateur de la manifestation en 2012. Six demi-finales disputées déjà pour le Mali contre 13 pour les héritiers du défunt Rashidi Yekini. La mission du onze malien consiste à accrocher la 2e finale de l'histoire après celle disputée et perdue par leurs prédécesseurs Salif Keita et ses compères en 1972. L'autre confrontation du jour se jouera à Nelspruit (19h30), sur une pelouse de Bombela Stadium à un stade de détérioration avancé et peu propice au beau jeu et mettra face à face, le Burkina Faso au Ghana. Malgré cela, les Burkinabés tenteront de décrocher une qualification historique. Du lot des quatre derniers prétendants à la succession de la Zambie d'Hervé Renard, seuls les «Etalons» n'ont jamais animé de finale continentale. Même, lors de l'édition 1998, ils se sont contentés d'une quatrième place après avoir perdu la petite finale face à la RD Congo (4/4 1t.a.b3 ndlr). En Face, les «Black Stars», éliminés à ce niveau de la compétition en 2012, chercheront à disputer leur 9e finale en 19 participations. Mubarak Wakaso, qui partage la 1re place des buteurs (3 réalisations) avec Emenike (Nigeria) et Traoré (Burkina)) et ses compatriotes, détiendraient, en cas de succès, le record absolu des finales jouée juste devant l'Egypte (8 finales – 7succès). Cependant, le match risque d'être plus serré que ne le laisse suggérer l'écart de prestige et le palmarès des deux équipes. Cette Coupe d'Afrique des Nations nous a concocté beaucoup de surprises jusqu'ici. Tout reste ouvert et il est difficile de faire un quelconque pronostic, le football, on peut le répéter, n'obéit à aucune logique. Au Mali et au Burkina Faso de confirmer l'adage en se donnant rendez-vous aux quatre-vingt-dix ultimes minutes d'une édition qu'il faudra reparler. M. T.