"Une histoire belge" Dans la pure et pire tradition du football algérien, le sélectionneur national, le Belge Georges Leekens, n?a tenu que six mois à la tête de la sélection. L?opinion sportive ne s?offusque plus devant ce qui est devenu désormais une constante dans notre football : l?instabilité chronique des staffs techniques à la tête de l?équipe nationale. Avec le prochain départ de Georges Leekens, qui n?aura à diriger en tout et pour tout que deux rencontres officielles depuis son installation (les derniers Algérie ? Namibie et le Tchad ? Algérie pour le compte des éliminatoires de la CAN 2004), l?équipe nationale aura consommé, pour sa part, son 37e staff, pour autant de sélectionneurs, en quarante ans. Soit une moyenne d?un staff tous les 12 mois et quelques poussières ! Cela renseigne sur cette instabilité qui dure et qui empêche tout travail de reconstruction. Environ 20 millions de dinars, sans compter les frais de transport et les va-et-vient entre l?Europe et Alger, ont été déboursés par la Fédération algérienne de football pour M.M. Leekens et son coordinateur technique Pauwels pour seulement? deux rencontres officielles où les Verts n?avaient besoin que d?un seul point pour se qualifier à la phase finale de la CAN 2004. Quel gâchis ! Le long couteau n?était en fait qu?un petit canife qui, pour des raisons conjugales et extraconjugales, a décidé de revenir en Belgique, dans le club de Mouscron où son retour était annoncé depuis quelques semaines déjà. D?autres raisons peuvent être aussi évoquées sur ce départ précipité : la crise financière que vit la FAF, née de la disparition du groupe Khalifa, et le fond de pensée de Leekens sur la réalité de notre football qu?il ne s?est pas empêché d?exprimer, il y a quelques mois sur un journal belge. Aux dernières nouvelles, plusieurs pistes sont suivies, mais c?est avec Pierre Lechantre, l?ex-sélectionneur du Cameroun champion d?Afrique 2000 et médaillé olympique à Sydney la même année, que des contacts officiels ont été entamés, sauf qu?ils semblent buter sur des considérations d?ordre financier. Aussi, Lechantre devra régler sa situation administrative avec la fédération qatarie, son dernier poste, et où il est lié jusqu?en 2006, avant de s?embarquer éventuellement avec les Verts. D?autres noms sont sur le calepin du président (Bergeroo, Nouzaretet Giresse entre autres) qui, apparemment, tient à ce que le sélectionneur national soit un étranger. Aura-t-il encore une fois le soutien des pouvoirs publics pour débourser de grosses sommes alors que ces derniers n?ont toujours pas débloqué l?aide au football décidé lors d?un Conseil de gouvernement en octobre dernier ? Avec le feuilleton Leekens, la FAF tourne le dos à la stabilité et au développement à long terme, alors que l?option locale revient de nouveau au centre des débats.