Casbah - C'est l'histoire de Khedaoudj El-Amia, une jeune princesse ayant vécu à l'ère ottomane. Cité séculaire chantée par les artistes et les poètes, la Casbah d'Alger, joyau architectural aux demeures aux façades chaulées et aux portes d'entrée finement ouvragées, garde, quelque part, au fond de sa mémoire, des histoires et des légendes que des générations se transmettent. Les femmes nées ou ayant grandi dans cette cité quasi mythique se rappelleront toujours l'interdiction qui leur était faite dans leur enfance de se regarder ou plutôt de se contempler dans une glace. «Chaque fois que je prenais un miroir pour me regarder ma mère et ma grand-mère poussaient à l'unisson un cri en me lançant : «cache cet objet sinon tu deviendras aveugle»», se rappelle Houria, une enseignante, âgée aujourd'hui de cinquante ans et qui, malgré son instruction et son ouverture d'esprit, interdit à ses filles de se regarder trop longtemps dans un miroir. Cet interdit ou plutôt cette peur reste liée à une histoire ou à une légende que les habitants de La Casbah, à travers les temps, se transmettent. C'est l'histoire de Khedaoudj El-Amia, une jeune princesse ayant vécu à l'ère ottomane. Khedaoudj, très choyée, reçut de son père, Hassan Khaznadji, trésorier du dey Hussein, un miroir, à l'issue de l'un de ses longs voyages en mer. La jeune fille, qui passait auparavant ses journées en compagnie d'amies de son âge, les délaissa et se regardait désormais sans se lasser dans la glace. Des jours passèrent et elle commença à ressentir des picotements aux yeux puis eut des troubles de la vision. Son état empirant, son père la fit ausculter par un médecin qui ne décela rien d'anormal. Un matin, elle se mit à crier. Son père accourut et constata que sa fille bien-aimée avait perdu la vue. malgré le concours de plusieurs éminents médecins de l'époque, Khedaoudj restera plongée dans le noir. Hassen, en père prévoyant, décida d'acheter un palais afin que sa fille préférée soit à l'abri des vicissitudes de la vie. Cette magnifique demeure, portant le nom de Khedaoudj El-Amia, qui abrite actuellement le Musée national des arts et traditions populaires, est connu par les habilitants de La Casbah sous cette appellation.