Le film marocain Les yeux secs de Narjiss Nejjar, qui se déroule dans un village de prostituées berbères dans le Moyen Atlas, suscite au Maroc une vive polémique et des débats qui ont été portés jusque devant le Parlement. Les yeux secs, une coproduction franco-marocaine, se déroule dans un village berbère peuplé essentiellement de femmes qui vivent du commerce de leur corps. Seuls y entrent les hommes qui paient. La polémique a commencé avec une levée de boucliers dans la région d'Aghbala, le village où le film a été tourné. La réalisatrice n'aurait pas dit aux figurantes, issues de ce village, que le film mettait en scène la prostitution, selon les détracteurs du film. L'affaire a été portée devant le Parlement marocain, le 12 mai, lorsqu'un député de l'Union démocratique s'est fait l'écho des plaintes de la population d'Aghbala. «Nous sommes dans le domaine de la création et de la créativité. La créativité est d'abord liberté», a déclaré M. Benabdellah, repoussant l'idée de censurer le film. Narjiss Nejjar se défend en soulignant que les figurantes ont accepté en toute connaissance de cause de participer au film et ont signé des contrats de travail.