Assad Si El Hachimi, le commissaire du Festival du film amazigh, reçoit le Prix Coup de coeur de Rui Nogueira. L'Algérie était au rendez-vous de la troisième édition du Festival international du film oriental de Genève (Suisse), qui s'est tenu du 26 mars au 1er avril 2007, grâce au concours du ministère de la Culture avec des projections des derniers films réalisés depuis 2003, traitant essentiellement des années de terrorisme et la dynamique de la société algérienne avec ses contradictions et aspirations. Avec la quarantaine de films inscrits au programme, le Festival a bien le mérite de briser le silence et les préjugés sur l'Orient et le Maghreb, et a rendu un hommage, en particulier aux femmes, avec des films comme Les Yeux secs, de Narjiss Nejjar, inédit en Suisse, Allez Yallah! de Jean-Pierre Thom, Douleur et Révolte, de Lucienne Lanaz, ou encore Women without Shadows, de Haïfaa Al Mansour, premier film réalisé par une Saoudienne. Au menu de cette année 2007, le Festival Fifog, a concocté des journées dédiées à la création cinématographique en Algérie, au Maroc et en Irak. Une programmation rehaussée par la tenue d'un colloque autour «de la diversité culturelle». La participation algérienne était à la hauteur de l'événement, avec notamment une sélection de films témoins de la relance du cinéma dans notre pays, programmée sur plusieurs sites, à Genève, Versoix, Lausanne et à Ferney-Voltaire. Rachida de Yamina Bachir-Chouikh était le premier film à être projeté au centre des arts et de la Culture Voltaire de Genève en présence de la réalisatrice. Il sera suivi par la projection de courts métrages de films amazighs d'Algérie. Cette section encadrée par le commissaire du Festival du film amazigh, Assad Si El Hachemi, a été largement appréciée et commentée. Les films ont été aussi projetés au cinéma Bellevaux en Lausanne pour permettre aux concitoyens et aux Suisses de découvrir cette nouvelle tendance de la production filmique nationale. Les débats ayant suivi les projections ont permis, selon les propos des organisateurs, «de mettre en exergue la pluralité et dynamique culturelles qui prend forme en Algérie».Lors de la cérémonie de clôture du Festival, Assad Si El Hachemi était agréablement surpris de recevoir le Prix Coup de coeur de Rui Nogueira en guise d'encouragement aux films réalisés lors des sessions de formation du Festival du film amazigh par cinq groupes de stagiaires. La soirée maghrébine du Festival de Genève, a eu aussi l'honneur d'accueillir un Lamine Merbah, qui revient tenace, malgré sa maladie, pour parler du cinéma algérien et du film Morituri de Okacha Touita, en l'absence du réalisateur. Le public genevois, a eu à découvrir les aventures à succès du célèbre commissaire Llob créés par l'auteur Yasmina Khadra. Au coeur des années de terrorisme en Algérie; alors qu'il enquête sur la fille disparue d'un ancien ponte du régime, Brahim Llob se retrouve sur la piste d'un groupe terroriste chargé d'éliminer des intellectuels. En alternance avec des séances de projection de films irakien avec Dardmat de Saâd Salman ou Zaman, l'Homme des roseaux de Amer Alwan, syrien avec Sous ce toit-là de Nidal Al Dibs et tunisien avec Fleur d'oubli ou Khochkhach de Salma Bekkar, l'Algérie a été aussi évoquée et admirée par Vivantes de Saïd Ould Khelifa, une fiction qui relate des faits réels survenus à Hassi Messaoud, où des femmes ont vécu l'horreur dans la nuit du 13 juillet 2001, lorsque des groupes de jeunes ont envahi leurs maisons pour les violer et les torturer. Le revue Asaru Cinéma reviendra avec plus de détails sur cette distinction dans sa toute prochaine édition qui constitue, faut-il le souligner, un tournant décisif dans la saga du Festival du film amazigh et ce, à quelques encablures de la tenue de sa huitième édition.