La police a annoncé hier, samedi, avoir arrêté cinq hommes soupçonnés d'avoir coupé le bras cette semaine d'une femme albinos dans le sud-ouest de la Tanzanie dans une attaque apparemment motivée par des pratiques de sorcellerie traditionnelles. Maria Chambanenge, 39 ans, mère de quatre enfants, avait été attaquée au début de la semaine à son domicile. «Nous avons arrêté cinq hommes et le bras a été découvert (vendredi) dans un champ. Il était en début de décomposition», a indiqué le commandant en second de la police au niveau de la province. «Nous avons toutes les raisons de croire que ce sont eux les responsables», a-t-il précisé, expliquant que ses services avaient pu intercepter une conversation téléphonique entre deux des suspects qui étaient en négociation sur la vente du bras. La victime, qui avait été d'abord placée sous perfusion, est encore hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger. Le mois dernier, un enfant albinos d'Ulyankulu dans la province de Tabora avait été découpé à la machette par des assaillants qui avaient amputé et emporté son bras gauche, selon la police. L'enfant est décédé. «Nous sommes au courant de ces incidents. C'est alarmant. Cela veut dire que nous renouons avec les attaques contre les albinos après des mois d'accalmie», a indiqué le secrétaire exécutif du Centre juridique et des droits de l'homme.