Offensive Entre 32 et 38 séparatistes musulmans présumés, retranchés dans une mosquée, ont été tués ce matin dans le sud de la Thaïlande, lorsque les forces de sécurité ont donné l'assaut à une mosquée, a annoncé un porte-parole de l?armée. Ces victimes avaient réussi à fuir les affrontements qu?ils avaient engagés avec les forces de l?ordre et à se retrancher dans la mosquée, rapidement assiégée par les forces de sécurité, qui ont décidé d?engager ce raid six heures plus tard. Il faut dire que tôt dans la journée, des combats entre forces de l'ordre et des dizaines d'assaillants ont fait jusqu'à 95 morts dans le sud musulman de la Thaïlande. Ces heurts sont de loin les plus meurtriers depuis le début janvier, date du début d'une flambée de violences inexpliquées qui avait déjà fait plus de soixante morts dans les provinces jouxtant la Malaisie, à un millier de kilomètres au sud de Bangkok. La région ne semble pas non plus avoir enregistré une journée aussi meurtrière lorsqu'elle était secouée par des troubles de ce genre jusqu'au milieu des années 1980. Chitnart Bunnothok, porte-parole de la quatrième armée qui couvre la zone, a annoncé que 93 jeunes qui avaient attaqué des points de contrôle de la police et de l'armée avaient été tués, 12 blessés et un arrêté. Deux membres des forces de l'ordre ont été tués. «Le bilan pourrait encore monter parce que nous n'avons pas encore nettoyé toutes les zones», a-t-il ajouté. «Les assaillants étaient essentiellement des adolescents et ils s'en sont pris aux postes de contrôle de la police et de l'armée», a déclaré, de son côté, le commandant régional de la police. Ces attaques coordonnées ont été menées en dix endroits différents des provinces de Yala, Pattani et Songkhla, dans le sud du pays. Les autorités locales ont indiqué néanmoins que des combats se poursuivaient encore dans la province de Pattani où les rebelles se seraient retranchés. «Le but de ces raids était de voler des armes aux forces de sécurité pour les revendre», a indiqué le Premier ministre, affirmant que les assaillants «n'avaient que quelques machettes et quelques fusils», contredisant des officiers qui avaient indiqué qu'ils étaient très bien armés. Les provinces du Sud, zone économiquement déshéritée où la population est de confession musulmane à environ 90%, connaissent depuis janvier des violences quasi quotidiennes que le gouvernement a successivement attribuées à des gangsters, des mouvements séparatistes ou des radicaux islamistes liés à des réseaux internationaux. Les membres des forces de l'ordre en ont été les premières victimes, mais des chefs de village, des moines bouddhistes et des civils ont également été abattus ou égorgés tandis que les touristes étaient aussi visés. Des dizaines d'incendies criminels ont aussi réduit en cendres des bâtiments publics et des écoles.