Le 22 septembre, une jeune de fille de 16 ans était assassinée dans son village de Nyabitsinda puis dépecée, ses bourreaux emportant bras et jambes. Quelques jours plus tard, un homme subissait exactement le même sort dans son village de Bweru. «Ceux qui ont leur propre couleur de peau (albinos) sont pourchassés parce qu'ils seraient devenus des objets de commerce pour certains. J'ai donc décidé de mettre à l'abri mes deux enfants qui ont leur propre couleur de peau», explique pudiquement son père qui a 10 enfants dont deux albinos. «Pas loin de chez moi, des criminels ont tué une fille qui ressemble à mes enfants, ils lui ont coupé les bras, ils ont recueilli tout son sang.» «On dit que les parties du corps prélevées sur les albinos sont vendues en Tanzanie. On les met sur des mines d'or et cet or remonte à la surface et on n'a plus qu'à le ramasser. Ou alors des pêcheurs les utilisent pour appâter de gros poissons qui ont de l'or dans leur ventre», explique un autre albinos de 19 ans. Alerté par ses voisins, ce dernier a fui une bande de tueurs à ses trousses, s'est caché deux jours dans la forêt avant de gagner Ruygi, dans l'est du Burundi, où les autorités ont décidé de protéger des albinos terrorisés, devenus la cible de meurtres rituels..