Défi - De l'eau h 24 à travers l'ensemble du territoire national est loin d'être un pari gagné face à une déperdition qui peut atteindre les 40% dans certaines villes. Si dans des villes telles que Alger, Oran et Constantine, le problème de la déperdition semble être réglé, pour le reste du pays le réseau de distribution demeure vétuste et attend toujours sa rénovation. «De nombreux autres endroits nécessitent des opérations similaires de rénovation», a indiqué le directeur de l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique. Pour Mohamed Saïd Benhafid qui est aussi président du 5e colloque international sur les ressources en eau, le secteur est aujourd'hui devant un autre défi qui est celui «de la disponibilité de l'eau en H24 pour tous les citoyens». Mais, certaines entraves contrarient ce projet. «Il y a encore beaucoup de déperditions d'eau dans certaines villes et dont le taux peut atteindre 40%», dit-il. Il faut savoir que l'envasement des barrages prive, à lui seul, l'Algérie de 800 millions de mètres cubes d'eau. Et ce en dépit de l'existence, depuis des années, d'un programme de lutte contre ce phénomène, a affirmé, hier, dimanche, le directeur général des ressources hydriques. «Nous constatons que sur l'ensemble des barrages, l'envasement représente 800 millions de mètres cubes», estime Rachid Taïbi, en marge d'un colloque sur les ressources en eau et le développement durable, organisé par l'Ecole nationale supérieure d'hydraulique. Il a ajouté qu'un programme de lutte contre ce phénomène «est toujours en cours» et qu'il est axé sur un travail «en amont des barrages». Il a cité plusieurs actions de lutte contre ce phénomène, dont «l'aménagement des bassins versants grâce à des travaux forestiers» de boisement. Rachid Taïbi minimise pour autant l'effet de l'envasement des barrages de 800 millions de mètres cubes rapportés «à une capacité de 7 milliards de mètres cubes» de réserve d'eau. D'autres responsables du secteur hydraulique ont également mis l'accent sur la question de la disponibilité de l'eau. Le directeur des études et des aménagements hydrauliques au ministère des Ressources en eau, Tahar Aïchaoui, considère que «la mobilisation de l'eau a été parmi les défis» qui se sont posés au secteur, «appelé à satisfaire les besoins de consommation des ménages comme ceux de l'agriculture et de l'industrie». Le colloque international a réuni des experts de plusieurs pays, notamment du Canada, du Brésil, de France, de Tunisie et du Maroc. Des recommandations sont attendues pour aujourd'hui lundi à la clôture de la rencontre, selon le directeur des études et des aménagements hydrauliques au ministère des Ressources en eau. Ces recommandations sont susceptibles d'être exploitées par le secteur car «les thèmes abordés par les chercheurs sont d'actualité», a-t-il dit. «Changement climatique et les ressources en eau», «économie, management, et éducation de l'eau», ainsi que «assainissement urbain : gestion et exploitation», sont parmi les thèmes de ce colloque.