Appel - Alors que la perche est tendue par Damas pour un règlement par le dialogue, l'opposition persiste dans ses calculs politiciens. Hier, dans une déclaration tenue par le chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Mouallem, ce dernier s'est dit pour la première fois prêt au dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit. «Nous sommes prêts au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés», a-t-il déclaré, au début des entretiens avec son homologue russe, Sergueï Lavrov à Moscou. «Nous restons favorables à un règlement pacifique du problème syrien. Une commission gouvernementale a été créée pour mener des pourparlers avec l'opposition dans le pays et même avec l'opposition à l'extérieur» de la Syrie, a-t-il ajouté. Une proposition qui ne semble pas portée sur l'agenda de l'opposition qui, par le biais du chef d'état-major de l'armée rebelle en Syrie, Sélim Idriss, fait savoir que les insurgés refusaient toute négociation avec Damas avant le départ de M. Assad et le retrait de l'armée des villes. «Walid Mouallem veut qu'on s'assoie avec lui à la table de négociations (...). Je ne m'assiérai avec Mouallem ou quelqu'un d'autre de cette clique qu'après l'arrêt de toutes les tueries et le retrait de l'armée des villes» et le départ «du chef de la bande criminelle», a-t-il dit. De son côté, la Coalition de l'opposition syrienne, qui avait suspendu samedi sa participation à plusieurs rencontres à l'étranger, a annoncé, hier, lundi, qu'elle participerait finalement à la réunion des Amis du peuple syrien jeudi à Rome. Le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, a affirmé que cette décision avait été prise après que M. Kerry et le chef de la diplomatie britannique William Hague eurent «promis des aides spécifiques pour soulager la souffrance de notre peuple». Plusieurs pays dont les Etats-Unis avaient contacté l'opposition pour la convaincre de revenir sur sa décision. «Je veux que nos amis au sein du Conseil de l'opposition syrienne sachent que nous ne venons pas à Rome simplement pour parler. Nous allons à Rome pour prendre une décision sur les prochaines étapes (...), même si je tiens à souligner que la politique des Etats-Unis est de rechercher une solution politique», a affirmé M. Kerry à Londres. De son côté, M. Lavrov a déclaré qu'il n'y avait en Syrie «aucune» autre solution «acceptable» qu'un «règlement politique par un dialogue entre le gouvernement et l'opposition», mettant en garde contre les conséquences d'une poursuite du conflit qui a fait, selon l'ONU, 70 000 morts en bientôt deux ans. M. Lavrov a réaffirmé qu'il revenait au peuple syrien de «décider de son sort sans intervention extérieure».