Le chef d'état-major de l'armée rebelle en Syrie a affirmé lundi que les insurgés refusaient toute négociation avec Damas avant le départ du président Bachar al-Assad et le retrait de l'armée des villes. Les déclarations du général Sélim Idriss à la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya interviennent après des déclarations à Moscou du chef de la diplomatie syrienne Walid al-Mouallem selon lesquelles le régime syrien était prêt au dialogue avec les groupes armés. "Walid Mouallem veut qu'on s'asseoie avec lui à la table de dialogue (...) je ne m'assiérais avec Mouallem ou quelqu'un d'autre de cette clique qu'après l'arrêt de toute les tueries et le retrait de l'armée des villes", a-t-il dit. Il a également appelé au "départ du pouvoir du chef de la bande criminelle (le président syrien, ndlr), le jugement des responsables de sécurité et de l'armée qui ont donné l'ordre de tuer, et l'arrêt des tueries". "Nous n'avons pas reçu une offre officielle (de dialogue) et nous ne faisons pas confiance à ce régime (qui) peut se rétracter comme toujours", a ajouté ce général. "Nous sommes prêts au dialogue avec tous ceux qui veulent le dialogue, y compris les groupes armés", a déclaré M. Mouallem au début de ses entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La Russie, une des rares puissances à soutenir Damas, pousse vers un dialogue entre les deux belligérants, mettant en garde contre les conséquences d'une poursuite du conflit armé qui a fait près de 70.000 morts depuis bientôt deux ans, selon l'ONU. Le chef de la Coalition de l'opposition Ahmed Moaz al-Khatib s'était dit prêt fin janvier à entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas "de sang sur les mains", précisant que tout dialogue devait nécessairement porter sur le départ du président Assad.