Union - Ils ont beau faire des déclarations en se caressant dans le sens du poil pour calmer les esprits et ne pas faire dans «les bavardages» et «les bruits de couloir», Ghrib et Amrouche ne présentent pas le couple idéal. Comme il fallait s'y attendre, les premiers signes de dérapage et de couac entre le président du conseil d'administration de la Société sportive par actions (SSPA)/MC Alger, Kamel Amrouche, et le coordinateur de la section football, Omar Ghrib, sont apparus dans le ciel d'un club qui ne sera apparemment jamais à l'abri d'affaires tant que certains problèmes de fond ne seront pas réglés une fois pour toutes. Hier, sur les ondes de la Chaîne III, dans l'émission «Football Magazine», le président du conseil d'administration de la SSPA/MCA a fait le sourd et l'aveugle quant aux déclarations d'Omar Ghrib lundi sur le plateau de la chaîne de TV privée El-Djazaïria lorsqu'il avait réfuté toute aide de Sonatrach et lancé qu'il n'avait à recevoir d'ordre de personne, y compris de la part d'Amrouche. Ce dernier a affirmé qu'il n'a ni vu ni entendu Ghrib, avant d'annoncer que celui-ci a démenti tout en bloc après s'être présenté mercredi au siège de Sonatrach où il a rencontré le P-DG, Abdelhamid Zerguine, et le directeur exécutif des finances, Omar Bedja. Seulement, Omar Ghrib, dans une sortie dans la presse écrite, nie avoir rencontré le boss de la société pétrolière ! Qui croire alors. Il y a bien un menteur dans l'histoire. Le curieux dans cette affaire, c'est qu'Amrouche adopte de drôles de postures : d'un côté, il affirme qu'il n'a rien vu ni entendu, allant jusqu'à dire que «des orientations m'ont été données pour ne pas répondre aux bavardages et aux bruits de couloir, mais de se concentrer sur la feuille de route arrêtée au départ», et de l'autre, il reconnaît être au courant d'une affaire en justice entre l'actuel CSA/MCA et le groupe de Zedek et Ghrib. A travers ses dires et la façon avec laquelle il a répondu au sujet des intentions du CSA de ne pas céder le sigle et les couleurs du club, à savoir que Amrouche – il n'y a pas de doute – a choisi son camp et obéit à une autre feuille de route, celle de contrer Amar Brahmia et de couvrir les agissements d'Omar Ghrib. Amrouche est loin d'être le modèle idéal pour gérer le Mouloudia et lui redonner ses lettres de noblesse, en se compromettant avec des personnes qui n'ont pas le moindre bagage ni niveau intellectuel pour siéger au conseil d'administration de la société de ce club. En faisant dans une sorte de mariage contre nature, Sonatrach confirme la déliquescence qui y règne et les scandales qui l'éclaboussent en ce moment. L'assurance Imminente régularisation des joueurs Poursuivant son intervention, Kamel Amrouche a tenu à rassurer les joueurs et les différents staffs de l'équipe première en annonçant que tout a été réglé sur le plan financier puisque les salaires du mois de janvier ont été versés dans les comptes les 4 et 5 février dernier, alors que le 26 du même mois, le salaire du mois de février a été libéré avant de signer l'ordre de virement pour les arriérés de salaires. En tout, ce sont 94 millions de dinars qui sont débloqués, dont une bonne partie provient du sponsor majeur, Djezzy, et de l'équipementier Joma, pour régler la situation des joueurs et de leurs impayés. «Le club sera à l'abri puisque tout a été pris en charge jusqu'à la fin de l'actuelle saison en matière de salaires et de primes», souligne le président du conseil d'administration. L'affaire Quand on joue avec le feu, on finit par se brûler L'ancien président du CSA/MCA, Abdelhamid Zedek, et ses amis continuent de prétendre que l'actuel président Amar Brahmia, élu l'été dernier par l'assemblée générale composée de 126 membres, est illégitime et que ceux qui lui ont donné l'agrément ont fauté. Et c'est ainsi que Zedek et ses amis ont porté l'affaire en justice en s'attaquant non seulement à Brahmia, mais à la Direction, de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) d'Alger, et surtout au wali d'Alger. Pour ce faire, ils utiliseront une liste signée par les quarante membres de l'ancienne assemblée générale du CSA, dont l'ambassadeur d'Algérie à Rome, Rachid Marif, et l'ex-président du MCA des années 90 puis du GSP, Mohamed Djouad. Cette démarche a surpris plus d'un, d'autant que ses initiateurs ne sont autres que Zedek, mais aussi Mehdi Aïzel et Omar Ghrib qui veulent à tout prix que Brahmia et ses amis ne soient pas reconnus et ne fassent surtout pas leur entrée dans l'actuel conseil d'administration de la SSPA, sachant que le CSA détient toujours 10% du capital de la société qui gère le club de football. La publication de la liste des 40 membres signataires, jeudi par le quotidien Compétition, a créé un véritable tollé chez les Mouloudéens, et plus particulièrement chez ceux qui se sont étonnés de voir leurs noms sur ce fameux document. «Marif attaque le wali d'Alger», pouvait-on lire sur la manchette du quotidien, voilà qui a suffi pour faire sortir l'ambassadeur de ses gonds pour avertir que l'auteur de cette vile machination le payera cher ! D'autres membres, comme Djouad, sont également choqués, alors que pour d'autres on se demande comment ils ont signé un document sachant qu'ils sont malades. C'est le cas de Khayas ou Smaïli. Ce qui s'est passé est vraiment grave, d'autant que l'instigateur de l'affaire, Zedek, persiste en affirmant que «tout le monde a signé et Marif a transmis une procuration». La réponse Brahmia menace de ne pas céder le sigle et les couleurs du MCA La tension demeure perceptible et menace toujours la stabilité du club qui a du mal à se débarrasser de ses vieux démons. Et pour cause, la position de la Sonatrach de ne pas reconnaître le CSA/MCA présidé par Amar Brahmia qui, pourtant, possède tous les documents officiels délivrés par l'Etat algérien (Drag d'Alger et donc le wali d'Alger). Le plus étonnant, c'est lorsque Kamel Amrouche, le président du conseil d'administration de la SSPA/MCA, qui se dit ne pas être juriste, décide que tant que la justice n'a pas tranché dans l'affaire du CSA, la Sonatrach n'admettra pas Brahmia dans la SSPA. «Depuis quand, une plainte en justice constitue une décision suspensive», rétorquera Amar Brahmia à Amrouche qui se soucie de la bonne gouvernance du Doyen. C'est sur des recommandations des juristes de Sonatrach, que la SSPA a refusé l'admission du CSA qui détient 10 % du capital, dira Amrouche. Pour réponse, Brahmia avertit : «Le sigle et les couleurs sont utilisés momentanément et nous ne permettrons pas d'autres dérives car le MCA ne peut être dévoyé. Moi, je suis juriste et cela m'étonne que des personnes de Sonatrach ne reconnaissent pas les lois de ce pays !». Autre sujet de polémique, c'est cette soi-disant convention entre la SSPA et le CSA qu'Amrouche a affirmé détenir. Sauf que Brahmia, lui, rejette ces affirmations en déclarant n'avoir rien signé et que d'ici à la fin de la saison, s'il n'y pas un tour de table pour trouver une solution, une décision sera prise par le CSA. Enfin, Brahmia dénonce le fait que des joueurs qui ne jouent pas ou qui ne méritent pas leur salaire actuel, soient grassement rémunérés. «On se tait pour le moment pour ne pas interférer dans les affaires du club, mais on réagira en temps voulu», dira, dépité, Brahmia. Le malaise Le sportif, lui aussi, n'est pas épargné Le président du conseil d'administration, Kamel Amrouche, a déclaré également hier que tout était rentré dans l'ordre entre l'entraîneur Djamel Menad et le joueur Hadj Bouguèche, suite à l'incident qui a eu lieu à l'issue du derby contre le CR Belouizdad la semaine dernière. En somme, tout va bien madame la marquise, jusqu'au prochain feuilleton, mais la réalité est toute autre. En dépit des bons résultats enregistrés par l'équipe jusque-là, l'environnement de l'équipe n'est pas vraiment sain. Le vestiaire sent mauvais au Mouloudia d'Alger. Il se trouve que Djamel Menad, pourtant connu pour son intolérance en matière de discipline est en train de perdre du terrain. Hier, à l'occasion de la venue de l'USM Aïn Beïda pour le compte des 8es de finale de la Coupe d'Algérie, tout le monde s'interrogeait sur le sort réservé à Hadj Bouguèche, auteur d'un comportement indigne lors du derby face aux Belouizdadis. Contre toute attente, il a été titularisé d'entrée et a pris part à l'intégralité de la rencontre, lui qui a exigé de son coach, sur un ton «menaçant» de ne plus le faire sortir. Non seulement Menad l'a fait jouer d'entrée, il l'a également laissé sur le terrain pendant les 90 minutes, alors que le rendement de l'ancien joueur d'Al Nasr Essaoudi était loin de ce qu'il a démontré lors du match face au CRB.