Résumé de la 4e partie Varenne passe la nuit sur un banc du métro. Au matin, il se met en route pour voir sa concierge. Paul Varenne commence à comprendre. Il est commissaire en marchandises. «Je vois ce que vous voulez dire? Tout un trafic ! ? C?est ça, dit Mme Julia, soulagée. ? Je trafique? Je suis un trafiquant. ? C?est ça. ? Et bien, je l?ai dit à M. Rémy Doré quand il m?a demandé votre métier. ? Et pourquoi vous a-t-il demandé mon métier ? ? Quand il a fait perquisitionner dans les garages.» Paul Varenne a lâché le bras de Mme Julia. C?est avec une réelle reconnaissance qu?il lui dit : «Merci madame? Merci beaucoup.» Car il a compris. Il peut maintenant aller voir son avocat et, s?il le faut, se constituer prisonnier. Tout est clair : Rémy Doré habite dans l?immeuble où lui-même a son bureau. C?est un petit jeune homme mince et nerveux, autoritaire et cassant qui, après s?être promené au moment de la libération avec un brassard et une mitraillette, joue les Fouquier-Tinville dans un comité d?épuration. Après le départ des Allemands, il a cherché des locaux disponibles dans l?immeuble et fait perquisitionner dans les garages. Or, dans celui de Paul Varenne, il a sans doute cru découvrir les preuves d?un trafic. Car Paul Varenne avait mis son garage à la disposition des animateurs du journal Le Pays, clandestin sous l?occupation. Et ceux-ci y entreposaient leur stock de papier. La conclusion de cette ahurissante aventure prend la forme d?un texte officiel à l?en-tête du ministère des Finances avec le sous-en-tête suivant : «Comité de confiscation des profits illicites du département de la Seine (ordonnance du 18 octobre 1944 modifiée). Décision modificative du 5 mars 1947 concernant M. Varenne René, Paul, Jean, commissionnaire en marchandises. Le comité départemental de confiscation, agissant en vertu des pouvoir qui lui sont conférés, etc. «Attendu que, suivant la décision du 16 janvier 1946? «Attendu que ceci et cela? il y a lieu de modifier comme suit sa décision primitive. «Article 1? Article 2? Article 3?» Enfin, l?article 4 qui résume tout : «La présente décision entraîne en conséquence une réduction de 39 880 000 francs sur les sommes dont le recouvrement a été confié à M. le receveur-percepteur.» «Article 5 : A titre exceptionnel, la somme de 120 000 francs maintenue à la charge de M. Paul Varenne ne sera pas productive d?intérêt moratoire.» Bref, par ce document fait à Paris, le 4 mars 1947, et signé du président du comité, les quarante millions sont ramenés à cent vingt mille francs. Sans doute pour que la justice ne perde pas complètement la face. Et il a fallu un an pour avoir cette décision. En l?attendant, Paul Varenne a obtenu par son avocat de ne pas aller en prison. Mais s?il n?avait pas sauté du tain ?