Résumé de la 3e partie Absurde situation pour un honnête homme que d?être un évadé recherché par la police ! La décision que prend Paul Varenne peut certes étonner. Avant de prendre contact avec un avocat, ou de demander l?hospitalité à des amis, il veut voir sa concierge. C?est une idée fixe. Mais il se dit que si le coup vient d?elle, c?est un personnage dangereux. Pas question d?aller l?interroger chez elle. Il déambule toute la journée dans Paris, passe la soirée devant un demi à la terrasse d?un café, boulevard des Capucines. Il passe la nuit sur un banc du métro. Au matin, il se met en route pour la rue de Ponthieu où il a son bureau. Vers huit heures et demie, planté derrière la vitre d?un café qui fait l?angle de la rue de Ponthieu et de la rue du Colisée, il observe l?immeuble et voit sortir sa concierge, vêtue de son éternelle blouse grise, un cabas à la main. Lorsqu?elle quitte le marché de Saint-Philippe-du-Roule, après avoir fini ses courses, il marche quelques instants derrière elle et la rejoint. «Madame Julia? Madame Julia !» Mme Julia se retourne. Dans son visage osseux, les yeux enfoncés et noirs restent fixes, comme saisis par la stupeur et la crainte. Paul Varenne se croit obligé de la rassurer. «N?ayez pas peur, madame Julia? Je ne vous veux aucun mal. Vous savez ce qui m?arrive, madame Julia ? ? Non? Enfin, si ! ? Vous savez, madame Julia, que j?ai passé deux ans dans le maquis ? Que j?ai été blessé ? Hospitalisé pendant trois mois ? ? Non, monsieur, vous ne me l?avez jamais dit.» C?est vrai, il ne le lui a jamais dit. Il ne lui a jamais rien dit. Il devait lui paraître méprisant et secret. «Alors, selon vous, madame, qu?est-ce que je pouvais bien faire pendant la guerre ? ? Je ne sais pas, moi, je croyais que vous vous occupiez de vos affaires. ? Et, selon vous, c?est quoi mes affaires ? ? Mais je ne sais pas, moi !» Comme Mme Julia, de plus en plus inquiète, fait mine de se retourner, il la saisit par le bras. «Non, encore une minute, madame Julia? Je ne vous demande rien d?extraordinaire, vous pouvez me répondre. A votre avis, mes affaires, c?est quoi ? ? Eh bien, vous faites du commerce. ? Donc, je suis commerçant? Quel genre de commerce ? Qu?est-ce que je fais dans mon commerce ? ? Je ne sais pas moi, vous faites transporter des choses. ? Quelles choses ? ? Mais je ne sais pas? Laissez-moi partir ! ? Quelles choses, madame Julia ? ? Je ne sais pas moi, on ne les voit pas. ? Comment ça, on les voit pas ? ? Mais non, ça part et ça revient? ? ça part, ça revient ?» (à suivre...)