Appel - «La mise en place d'un plan national pour la prise en charge de la douleur en Algérie revêt une importance primordiale». C'est ce qu'estime le Pr Nadia Fellah, spécialiste de la douleur au CPMC d'Alger et membre de l'Association algérienne de traitement de la douleur. Peu vulgarisé, le traitement de cette pathologie, car c'est bien de cela qu'il s'agit, n'en est pas moins l'un des plus essentiels pour tout médecin. Et depuis plusieurs années déjà, ils sont nombreux, à n'avoir eu de cesse d'appeler à une meilleure prise en charge. Lors du 3e séminaire sur le traitement et la prise en charge de la douleur, le Pr Fellah a relevé le manque de centres de prise en charge, rappelant l'existence de trois unités seulement spécialisées dans le traitement de cette pathologie au niveau des hôpitaux de Birtraria, Lamine-Debaghine et du CHU de Batna. Concernant les antidouleurs, la spécialiste évoque la souffrance des malades atteints du cancer qui sont obligés de se déplacer à Alger pour obtenir ces médicaments qui les soulagent. Elle a, dans ce sens, appelé les autorités publiques à la révision des textes juridiques portant gestion des antidouleurs et à l'ouverture de pharmacies à travers le territoire national pour rapprocher la santé du citoyen. Pour sa part, le Docteur Gérard Mick, neurologue spécialiste de la douleur en France, souligne l'importance de connaître l'origine de la maladie et les mécanismes qui enclenchent la douleur, car, dit-il, il y a de multiples types de douleurs, notamment le dos, les jambes chez le diabétique et la migraine. Il existe des médicaments et des techniques non médicamenteuses qui améliorent la qualité de vie des patients. Pour choisir ces médicaments il faut connaître leur mode d'action, car on dispose de plus grandes familles de médicaments qui sont spécifiques et agissent chacune sur chaque type de douleur, explique le spécialiste. Les médicaments sont utiles mais pas toujours suffisants. Il faut les associer à différentes approches (kinésithérapie, acupuncture, rééducation fonctionnelle pour le traitement de la douleur du dos et même l'hypnose parfois), précise M. Mick. Parmi les médicaments nécessaires dans le traitement de la douleur, il cite les anti-inflammatoires qui n'ont pas d'effets néfastes sur les organes digestifs et les médicaments qui agissent contre la douleur consécutive à une maladie ou un traumatisme des nerfs.
