La migraine est une forme particulière de céphalée ou mal de tête mais elle se distingue par sa durée, son intensité et par différents autres symptômes. La migraine se manifeste souvent par une douleur ressentie d'un seul côté de la tête ou localisée près d'un œil. En Algérie, cette pathologie, sous-estimée, est courante et très féminine. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée conjointement par l'Institut national de santé publique (INSP), l'équipe du professeur Aït Kaci de l'EHS Aït Idir et les laboratoires Pfizer, à travers douze wilayas du centre du pays. Les résultats de l'enquête révélés récemment à l'hôtel Sheraton d'Alger, en présence de plus de 300 praticiens spécialistes algériens, montrent que 13,5% de la population algérienne souffre de migraine dont plus de 70% sont des femmes. Il est constaté, en revanche, que la migraine disparaît chez les femmes enceintes ou ménopausées. L'étude a concerné un échantillon de 1 275 personnes qui ont été soumises à des examens médicaux dans différentes spécialités (médecine générale, ORL, psychiatrie et neurologie). Elle révèle qu'en Algérie les céphalées constituent le premier motif de consultation en neurologie, 25% concernant la migraine. 85% de la population qui consulte pour des céphalées sont âgées entre 20 et 60 ans. Cette maladie modifie la vie sociale mais aussi professionnelle du patient. En effet, la migraine cause 22% d'absentéisme professionnel. Les affections allergiques et la dépression sont les deux troubles qui sont associés à la migraine. Evoquant les facteurs déclenchants de la migraine, le Pr Aït Kaci citera le stress, le changement de temps, le manque ou l'excès de sommeil, les longs voyages mais aussi, dans certains cas, la consommation de chocolat, d'œufs, de certains fromages… «L'intensité des migraines peut varier de légère à intense, explique ce spécialiste, estimant que, dans les formes légères de la migraine, la douleur se dissipe après la prise de médicaments (paracétamol, aspirine…). «Cependant, dit-il, dans le cas des crises migraineuses aiguës, des traitements (triptans) sont conseillés», précisant que tous les malades ne répondent pas toutefois à ces médicaments.Notons que «l'anxiété est une affection particulièrement fréquente chez les migraineux. En effet, lorsque la crise est terminée, le calvaire continue avec la peur d'une nouvelle crise. Cette anticipation est source de stress puis d'anxiété», avertissent les spécialistes. Or le stress est un facteur déclenchant de la crise de migraine. Autrement dit, plus la personne est stressée, plus le risque de crise de migraine est élevé. C'est pourquoi les spécialistes recommandent aux migraineux d'apprendre à gérer le stress. Il est vivement conseillé d'adopter une hygiène de vie saine (une bonne nuit de sommeil, une alimentation équilibrée) pour faire face au stress et se prémunir contre des crises de migraine. Pour le professeur Gerard Mick du CHU de l'hôpital de Lyon, la migraine est souvent ressentie comme une fatalité qu'on ne peut toujours pas traiter, ce qui est faux, car, dit-il, «d'excellents traitements efficaces et simples d'emploi ont vu le jour ces dernières années, permettant de soulager le patient des crises migraineuses insupportables». Il a fait part des médicaments de la famille des triptans, et notamment le Relpax, qui font partie des traitements des crises aiguës de migraine permettant d'atténuer la douleur 30 mn à 1heure après leur prise. A. B.