Choc - Avec son succès 2-0 à l'aller, l'AC Milan est en ballottage très favorable pour éliminer le Barça ce soir, en 8e de finale de la Ligue des champions. Un carton plein. Depuis 1992 et l'instauration de la nouvelle formule de la C1, toutes les équipes ayant gagné le match aller 2-0 à domicile ont décroché leur billet pour le tour suivant. Si dans l'histoire globale de la C1, certains ont réussi à renverser pareille situation, à l'image de Saint-Etienne contre le Dynamo Kiev en 1976 (3-0 a.p.), le passé récent plaide largement en faveur de l'AC Milan. Vainqueur du FC Barcelone à l'aller sur la pelouse de San Siro, le club lombard aura l'occasion de confirmer cette statistique mercredi en huitième de finale retour. Le cas d'un succès 2-0 à la maison s'est présenté à douze reprises en Ligue des champions et a toujours profité au vainqueur de la première manche. Des chiffres encore plus vertigineux que ceux calculés sur l'ensemble des Coupes d'Europe, qui donnent aux Rossoneri 81,4% de chances de se qualifier pour les quarts. Le Barça a toutefois déjà réussi à renverser un handicap supérieur dans son histoire en C1. C'était en 1986 et les Blaugrana avaient même signé un des plus impressionnants retournements de situation de l'histoire de l'épreuve. En demi-finales, Barcelone s'était lourdement incliné au match aller à Goeteborg (3-0). Au retour, Alonso avait permis aux Catalans de rétablir l'équilibre, avant qu'ils ne se qualifient aux tirs au but aux dépens des Suédois. En finale, ils allaient d'ailleurs échouer dans cette même séance de tirs au but, face au Steaua Bucarest. Six ans plus tard, le Barça remportait enfin sa première C1, en 1992. Mais ce titre, il a bien failli ne jamais en voir la couleur. En huitièmes de finale, les joueurs de Johan Cruyff s'étaient imposés... 2-0 au Camp Nou face à Kaiserslautern. Au retour, le champion d'Allemagne menait 3-0 avant que Barcelone ne sauve sa peau dans le temps additionnel (3-1). Pour ce soir, incapable de dominer ses adversaires malgré son habituelle possession du ballon, et ne parvenant même pas à cadrer la moindre frappe face aux Rossoneri en C1, le Barça va devoir retrouver sa faim de victoire s'il veut voir les quarts de finale de la Ligue des champions, puisque ce n'est pas un, pas deux mais trois buts que vont devoir marquer les coéquipiers de Lionel Messi au club lombard ce soir (20h45) s'ils veulent avancer dans la compétition sans danger. Le moindre but milanais les contraindrait même à marquer à quatre reprises. Le casse-tête Barcelone, SOS défense Un but inscrit mardi et l'AC Milan ferait un grand pas vers les quarts de finale. Il obligerait le Barça à marquer quatre buts pour poursuivre sa route en Ligue des champions et serait donc quasiment synonyme de qualification pour les Lombards. Une hypothèse d'autant plus crédible que la défense catalane est en souffrance ces derniers temps. Samedi dernier contre le Deportivo La Corogne (2-0), les partenaires de Carles Puyol ont mis fin à une série de treize matchs toutes compétitions confondues avec au moins un but encaissé. Les Barcelonais restent également sur six rencontres à élimination directe en C1 au Camp Nou sans réussir à garder leur cage inviolée. Autant de statistiques qui laissent à penser que les Milanais auront leur chance pour aller marquer ce but qui ferait toute la différence. La saison passée, en quarts de finale retour de Ligue des champions, les hommes de Massimiliano Allegri avaient scoré en Catalogne mais s'étaient inclinés 3-1. Un résultat insuffisant à l'époque, après un nul 0-0 à l'aller, mais qui ferait leur bonheur cette année. Le rêve Allegri : «Vivre une nuit historique» L'entraîneur de l'AC Milan, Allegri, a estimé que le club lombard avait l'opportunité de «vivre une nuit historique». «Je crois qu'il est assez simple d'imaginer quel Barça nous allons rencontrer. Un Barça qui pressera beaucoup, qui ne nous laissera pas beaucoup le ballon. De notre côté, nous savons qu'il nous faut marquer un but — voire deux — pour être tout à fait tranquilles. Quoi qu'il arrive, ce sera un match très difficile, où nous devrons nous montrer encore meilleurs qu'à l'aller. Bien défendre, bien exploiter nos occasions et utiliser intelligemment le ballon, voilà notre mission. Nous étions des victimes toutes désignées avant que ces huitièmes de finale ne commencent. Tout peut arriver. Même si nous marquons, le Barça est une équipe qui a le potentiel pour mettre quatre buts. Mais contrairement aux autres années, nous avons un groupe de jeunes gens, mais qui sont très motivés avec une énorme envie. S'ils restent concentrés, nous pouvons vivre une nuit historique». L'atout Xavi pourrait égaler le record de Casillas Le FC Barcelone pourra compter sur tous ses joueurs, y compris sur son milieu Xavi, qui s'est entraîné hier avec ses partenaires, pour le match contre le Milan AC, ce soir. «Xavi Hernandez est entré dans le groupe retenu pour le match contre Milan, même s'il ne dispose pas encore du feu vert des médecins», a expliqué le Barça sur son site Internet. L'international espagnol, encore incertain il y a quelques jours en raison d'une déchirure à la cuisse droite, a connu une évolution positive et devrait donc être apte à jouer mardi contre le club italien (défaite des Catalans 2-0 à l'aller). Le champion du monde pourrait même débuter aux côtés de ses compatriotes Busquets et Iniesta au milieu. S'il est titularisé, Xavi deviendra le 3e joueur de l'histoire ex-æquo ayant disputé le plus de matches de Ligue des champions. Avec 127 matches, il égalera le gardien du Real Madrid Iker Casillas. Le record appartient à Raul (142 matches) devant Ryan Giggs (134). L'ambition Roura prêt à «une révolution tactique» Jordi Roura, l'entraîneur-adjoint du FC Barcelone, s'est dit prêt à faire «une révolution tactique». «Nous devrons voir comment évolue le match. Si nous arrivons à un point où nous devons réaliser une révolution tactique, nous la ferons», a annoncé Roura en conférence de presse. «Voilà des jours que nous réfléchissons à la meilleure composition d'équipe. Il reste l'entraînement d'aujourd'hui (lundi), mais nous avons déjà la trame en tête», a-t-il simplement expliqué, sans toutefois dévoiler ses plans. Roura a également donné des détails sur l'évolution de Xavi Hernandez, longtemps incertain en raison d'une déchirure à la cuisse droite mais qui devrait être disponible. «Son évolution est très positive. Il faudra toutefois attendre le dernier entraînement (mardi) pour prendre la décision finale». L'incertitude Mexès va «nettement mieux» L'entraîneur de l'AC Milan AC, Massimiliano Allegri, a expliqué que Philippe Mexès, gêné aux adducteurs, allait «nettement mieux», mais que sa titularisation dépendrait du dernier entraînement de la soirée. «Il est nettement mieux, mais il faudra voir après l'entraînement», a affirmé Allegri en conférence de presse. S'il était rétabli à temps, le défenseur français de 30 ans devrait former la charnière centrale avec le Colombien Cristian Zapata. Dans le cas contraire, la défense centrale serait 100% colombienne, avec l'ancien parisien Mario Yepès. Le frein Messi n'a pas le moral Il paraît difficile de parler de crise à propos d'un joueur qui a marqué au moins un but lors des 17 dernières journées de championnat espagnol. Mais face au Milan AC en huitième de finale aller de la Ligue des champions (0-2), puis contre le Real Madrid en Coupe du Roi (1-3), l'attaquant du FC Barcelone Lionel Messi a semblé à côté de ses crampons. Des performances en demi-teinte que son coéquipier Daniel Alves n'a pas niées. Serait-ce la fin d'un cycle au Barça ? Victorieux, dans la douleur, du Deportivo La Corogne ce week-end en Liga (2-0), les Barcelonais ont un rendez-vous crucial en Ligue des champions contre le Milan AC. Pour le latéral blaugrana, Dani Alvès, le manque d'allant de son équipe va de pair avec celui de Lionel Messi. «A l'entraînement, je le trouve bien, je le trouve normal. Mais je ne suis pas hypocrite, je n'aime pas maquiller la vérité. C'est évident qu'il n'était pas bien lors des derniers matchs. Il regardait par terre, il paraissait démotivé. Pourquoi? Je ne sais pas et je ne cherche même pas à le savoir. Ce qui m'intéresse, c'est ce que l'autre a à partager. Je respecte son espace. Ce qui le différencie des autres est qu'il reconnaît ses erreurs et qu'il insiste jusqu'à les rectifier», a confié le Brésilien à Mundo Deportivo, relayé par As.