Le match se déroulera ce soir au stade de San Siro à Milan Les Catalans avaient d'ailleurs maté deux fois les Lombards la saison dernière, en poules (2-2, 3-2) puis en quarts de finale (0-0, 3-1). L'AC Milan et le FC Barcelone, deux grands d'Europe, s'affrontent pour les cinq et sixième fois en quinze mois, en 8e de finale de Ligue des champions avec le match aller mercredi à San Siro, et le vent de l'histoire et des pronostics est favorable au Barça et à son Messi. Milan-Barça, le choc pèse onze Ligues des champions (respectivement 7 et 4), six Coupes des coupes (2/4), trois Coupes de l'UEFA (0/3) et 39 titres de champions nationaux (18/21). Pourtant le grand choc s'annonce déséquilibré, le triple Ballon d'Or du Milan (Marco van Basten) appartient au passé, et le quadruple du Barça sera sur la pelouse. Les Catalans avaient d'ailleurs maté deux fois les Lombards la saison dernière, en poules (2-2, 3-2) puis en quarts de finale (0-0, 3-1). Epoustouflant en championnat, porté par un Lionel Messi qui marche sur l'eau et déjà auteur d'un doublé en mars dernier, le Barça est aussi fort sous Tito Villanova que sous «Pep» Guardiola. L'entraîneur ne sera pas sur le banc mercredi, remplacé par son adjoint Jordi Roura, car il soigne à New York son cancer d'une glande salivaire. Sur le terrain, les Catalans sont privés de l'arrière Adriano (ischios) et de l'attaquant Villa (reins), mais retrouvent le métronome Xavi, remis d'une déchirure à la cuisse droite. Le Barça doit cependant se méfier de l'excès de confiance, qui affleurait dans les propos d'un Piqué jugeant, il y a quelques jours l'équipe capable de rééditer le triplé (Liga, Coupe du Roi, C1) de 2009. Les coudées franches en championnat, où l'Atletico, 2e, pointe à 12 longueurs, les «Blaugranas» peuvent de fait se consacrer totalement à la Ligue des Champions. Le Milan, en revanche, doit garder de l'influx pour continuer sa remontée en Série A après un départ catastrophique, et pour le derby contre l'Inter, dimanche. Mais le défi est trop beau, dans un San Siro plein à craquer. En Italie, pays féru de tactique, on cherche les petits défauts dans la cuirasse et on recense les coups à la disposition de Massimiliano Allegri, l'entraîneur «rossonero». Peut-on arrêter Messi et ses bottes de sept lieues? Après seulement 24 journées de Liga, l'Argentin a déjà marqué 37 buts! Plus que tout le front de l'attaque milanaise: 15 pour El Shaarawy, 10 pour Pazzini, 3 pour «l'ex» Bojan et un pour Boateng! Du marquage individuel strict à la toile d'araignée, Allegri a entendu tous les conseils possibles. Antonio Conte, de la Juve, ironise: on ne peut l'arrêter qu' «avec un fusil». Les Milanais savent que le Barça a encaissé au moins un but à chacun de ses neuf derniers matches, et qu'il a subi une de ses trois seules défaites de la saison contre le Celtic Glasgow (2-1 en poules), une équipe que les téléspectateurs italiens ont vu démolie par la Juventus Turin (3-0) dans un autre 8e de finale. Dans un jour sans, Barcelone est donc prenable. Pour tenter le coup, Milan retrouve son «Pharaon» El Shaarawy, en délicatesse avec un genou, incertain jusqu'à lundi. Le jeune prodige (20 ans) devrait occuper le flanc gauche de l'attaque à trois d'Allegri, avec Pazzini au centre, Balotelli n'étant pas qualifié pour la C1 (il l'a joué avec Manchester City). A droite, le très jeune M'Baye Niang (18 ans) est en balance avec Boateng. Le Français n'a encore jamais joué en C1 mais est titulaire depuis six matches. Le Ghanéen oscille entre le médiocre et le moyen cette saison, mais avait réussi un but de jeu vidéo l'an dernier en poules (contrôle de volée, sombrero-talonnade et frappe de mule). Le genre de geste que génère un Milan-Barça.