Humour - Bouzenzel, une production du Théâtre régional de Batna, a été présentée, hier, sur les planches du Théâtre national algérien (TNA). Ecrite et mise en scène par Meriem Bouallag, la pièce aborde le sujet relatif à la vie conjugale. Il traite de la polygamie à travers l'histoire de Lakhdar, un homme pauvre qui, par cupidité, décide de prendre pour seconde épouse une femme riche. Cela l'entraîne dans un cycle de conflits interminables, transformant sa vie jusque-là paisible en enfer. La première épouse de Lakhdar, Daïkha, est une femme maladroite et rude, mais qui cache une profonde sensibilité. Ce dernier décide de prendre pour seconde épouse Naïma, plus jeune et plus moderne. Naïma est l'opposée de Daïkha. Les deux femmes vivent sous le même toit, et leur jalousie rythme terriblement le quotidien de Lakhdar et pèse sur lui. Sa vie devient insupportable. Plus tard, lorsque les deux épouses découvrent que Lakhdar – celui-ci a épousé Daïkha et Naïma seulement pour accaparer leur fortune – a décidé de les quitter pour une autre femme, leur différence et leurs différends s'évaporent aussitôt. Solidarité féminine oblige, elles s'allient et mettent en scène un plan de vengeance. Elles rendent, avec beaucoup de malice, la vie du polygame impossible. Ce thème, toujours d'actualité, est traité avec beaucoup d'humour. D'ailleurs, le public en a eu à profusion. L'humour ponctue la pièce du début à la fin. Celle-ci, traversée par une série de parodies, est émaillée de jeux de mots. C'est donc avec beaucoup d'esprit, d'imagination et, parfois, de dérision que l'histoire est racontée, que la question de la polygamie, une actualité qui, d'un côté, a ses partisans et, de l'autre, ses opposants, est soulevée. Tout au long de la représentation, l'on peut d'emblée apprécier le jeu des comédiens Halima Benbrahim, dans le rôle de Daïkha (première épouse), et de Salah Boubir qui interprète le personnage de Lakhdar, le polygame. Quant au rôle de la seconde épouse, il revient à Nawal Messaoudi. Tous ont su comment susciter l'intérêt du public et ce, grâce à leur interprétation souple, fluide et aisée. Leur jeu avait de l'entrain et de la spontanéité. Il était volubile. Outre sa justesse dans les répliques et sa ponctualité dans la mise en scène, la pièce, éloquente et faite, quelque part, de sous-entendus, – même s'il s'agissait d'une comédie, privilégiant plutôt le rire et la détente qu'une réflexion lourde et fastidieuse – s'est employée à susciter, en filigrane, quelques interrogations. Le jeu était agité ; cela était, à l'évidence, à l'image de la vie tumultueuse et mouvementée que menait Lakhdar. ‘Bouzenzel', qui s'inscrit dans le registre comédie, voire vaudeville, représentera l'Algérie au 11e festival «24 heures de théâtre non-stop» prévu du 26 au 27 mars à Kef, en Tunisie. Pour rappel, elle a décroché, lors de la 2e édition du Festival national de la production théâtrale féminine, qui s'est déroulé récemment à Annaba, le prix de la meilleure interprétation féminine, décerné à la comédienne Halima Benbrahim (dans le rôle de Daïkha).