Malaise - Le secteur de l'agriculture reste, lui aussi, loin de garantir l'autosuffisance alimentaire, l'Algérie étant toujours dépendante de l'importation d'une grande partie de produits agricoles. En dépit de son statut du plus vaste pays d'Afrique avec de très grandes superficies de terres arables, la mauvaise gestion condamne notre pays à occuper les dernières places en termes de sécurité alimentaire. Dans son dernier rapport, en septembre 2012, l'agence d'études économiques de l'Economist Intelligence Unit (EIU) a classé l'Algérie au 73e rang sur 105 pays, loin derrière le Maroc (59e place) et la Tunisie (50e). L'étude en question se basait sur plusieurs paramètres (les efforts de recherche, le niveau d'approvisionnement alimentaire du pays, le coût et l'accessibilité financière de la nourriture, la qualité et la sécurité des aliments consommés...). En 2012, l'agriculture ne représentait, rappelons-le, que 11 % du Produit intérieur brut (PIB), ce qui reflète la contribution infime de ce secteur dans l'économie nationale. Des produits qui pourraient être produits localement et en grandes quantités, comme les céréales, la pomme de terre, la viande, le lait, les fruits et les légumes sont périodiquement importés, mettant le pays sous la pression des fluctuations des marchés mondiaux, alors que les terres arables au sud, à l'est et à l'ouest du pays restent très insuffisamment exploitées. D'ailleurs, ces produits de large consommation enregistrent souvent des envolées vertigineuses des prix, affaiblissant davantage le pouvoir d'achat des citoyens. La léthargie qui frappe ce secteur pèse, il faut le dire, lourdement sur le budget de l'Etat, sachant que la facture d'importation des produits agricoles s'élève à une moyenne de 2,5 milliards de dollars par an. Le plan de développement de l'agriculture amorcé en 2000 a, certes, apporté des évolutions notables en matière d'amélioration de la production nationale, mais beaucoup reste encore à faire pour atteindre l'objectif escompté. Les réunions régulières entre le ministère de tutelle et les professionnels et l'esprit de concertation demeure à ce titre un élément très positif, en lui-même. Les aides financières en matériel agricole accordées par l'Etat aux agriculteurs pourraient amener un nouveau souffle à ce secteur, dont dépend la sécurité alimentaire du pays. «Avec plus d'un milliard d'habitants, la Chine a pu couvrir ses besoins alimentaires, alors que l'Algérie ne parvient pas à nourrir 37 millions d'habitants ! Les moyens mis en place par l'Etat ne suffisent pas à faire décoller l'agriculture, car il faut que l'Etat s'implique directement dans la gestion de ce secteur, comme ce fut le cas à l'ère de la révolution agraire», s'accordent à dire plusieurs petits exploitants agricoles interrogés sur le sujet.