Le développement agraire et rural est en passe à un renouveau juridique constituant un mode exclusif d'exploitation des terres agricoles. Dans le cadre du projet de loi fixant les conditions et modalités de gestion domaniale privée de l'Etat, un ensemble de solutions s'offrent pour préserver un patrimoine commun de la nation qui, au demeurant, reste propriété de l'Etat. C'est à travers une vision économique tirée d'une longue expérience du passé que s'ouvre la brèche permettant d'asseoir la stratégie nationale de l'économie agricole et rurale. Elle intervient dans l'agenda des urgences de mise en valeur de la sécurité alimentaire du pays à travers notamment l'exploitation rationnelle et durable de l'ensemble de la surface agricole exploitable du pays. Ce mouvement agricole est l'expression d'une prise de conscience collective autour de la nécessité d'assurer l'autosuffisance du pays devenue un enjeu de protection et de renforcement de la souveraineté nationale. Agissant en amont d'une situation critique qui laisse un désordre agraire engendrant à la collectivité nationale un manque à gagner préjudiciable en matière de consommation alimentaire, cette loi tente de réduire les importations des produits de large consommation. En outre, le même recensement ainsi que les enquêtes effectuées après 2001 ont relevé la reconfiguration de fait des structures agraires du domaine privé de l'Etat qui ont évolué dans le sens d'une forte affirmation du rejet du travail collectif et de l'appropriation du mode individuel d'exploitation des terres agricoles. Aujourd'hui, ces terres agricoles grâce à un dispositif législatif innovant et dynamique visent à la modernisation de leur exploitation tout en favorisant l'investissement durable et l'intensification des systèmes de culture et en offrant à la fois aux exploitants tous les moyens en vue d'accroître la production et d'améliorer leurs revenus et conditions de vie. Pour les exploitants agricoles, cette loi est perçue comme un principe de l'encouragement du remembrement par les pouvoirs publics. Dans le cadre de l'amélioration des structures agraires, l'Etat peut encourager, moyennant des mesures incitatives, le regroupement d'exploitations. Aussi, il est entendu dans les dispositions prévues dans la présente loi « l'exploitation agricole d'un seul tenant », toute exploitation agricole dont les différentes parcelles sont contiguës et ne sont pas séparées les unes des autres par des parcelles appartenant à d'autres exploitations agricoles. Il est aussi retenu le principe d'acquisition d'un seul droit de concession sur l'ensemble du territoire national, à toute personne physique de nationalité algérienne l'entrée en jouissance de plusieurs droits de concession dans le cas de la constitution d'une exploitation d'un seul tenant et sans limite de superficie. Cette mini-révolution agraire à tendance semi-libérale vise la réconciliation des exploitants agricoles avec les grands enjeux de l'autosuffisance alimentaire.