L'objectif - Les Rouge et Noir ont réussi l'essentiel, hier, en allant composter leur billet pour leur 17e finale de Coupe d'Algérie à Oran. Les superstitieux affirment que la performance des camarades de Daham reste inutile vu qu'ils affronteront en finale leur légendaire bête noire, le MC Alger. Cette équipe impose une hégémonie sur les Usmistes, puisqu'en quatre finales disputées entre les deux formations, elle les a toutes remportées. Mais pour d'autres, l'USMA n'a plus rien à perdre. Au contraire, un succès face à l'éternel rival effacera toutes les contre-performances. Les Rouge et Noir ont arraché avec brio le second billet pour la finale de la Coupe d'Algérie et avec cette qualification, ils continuent de pulvériser les records dans cette épreuve populaire. En effet, les Rouge et Noir ont disputé, hier, face au MCO sur la pelouse du stade Ahmed-Zabana leur 20e demi-finale. Cinq l'étaient contre le même adversaire et lors des cinq rencontres, les Algérois ont réalisé un parcours sans faute. Ils ont, en effet, réussi la passe de cinq face à leurs homologues oranais, qui même en jouant à domicile et devant une assistance record, ont dû finalement se plier aux caprices de Dame Coupe, qui a une longue histoire d'amour... et de désamour avec l'équipe de Soustara. Cette dernière s'est imposée par la plus petite des marges et ironie du sort, le but de la qualification a été inscrit par un enfant d'El-Bahia, Noureddine Daham en l'occurrence. Grâce à cette qualification, la formation usmiste animera la finale de l'édition 2013 face à sa bête noire dans cette compétition, le MCA, qui s'est brillamment qualifié vendredi passé en éliminant le détenteur de cette épreuve l'ESS qui, avec ses 8 coupes remportées en autant de finales, détient le record de trophées brandis depuis l'Indépendance. Une finale très attendue par les puristes, souhaitée par les Mouloudéens de par leur quatre succès obtenus devant leur prochain adversaire et indubitablement appréhendée par les Usmistes qui, par superstition ou infortune n'auraient pas voulu affronter le MCA le 1er mai prochain sur la pelouse du 5-Juillet. Mais une rencontre n'est jamais gagnée d'avance et particulièrement lorsqu'il s'agit d'une finale, car les protégés de Roland Courbis devront mettre un terme à la suprématie du Doyen et ce dernier aura à cœur de prendre encore une fois le dessus pour perpétuer la tradition, histoire de montrer toute sa puissance et sa domination dans cette épreuve. Les Usmistes flairent le bon coup cette fois, surtout que plusieurs de ses joueurs ont déjà remporté le trophée avec le Mouloudia. On parle de Daham, auteur d'un doublé lors de la finale de 2006 sous les couleurs du Doyen. L'ancien attaquant du MCA va-t-il mettre un terme à l'hégémonie de son ancienne équipe ? Les nostalgiques se rappellent que l'USMA a eu recours aux services d'un ancien mouloudéen pour remporter sa première Coupe d'Algérie après sept finales ratées. C'était en 1981 avec Omar Betrouni. Les Mouloudéens : «Perpétuer la tradition» Les supporters du MCA étaient les premiers à jubiler lorsque l'arbitre de la rencontre, Necib, attestait la qualification de l'USMA aux dépens du MCO, hier après-midi à Oran. Pour les fans mouloudéens, il n'y a pas meilleur adversaire en finale que le voisin et frère ennemi. Ils estiment qu'une victoire face aux Rouge et Noir, de surcroît en finale, a un goût spécial et est doublement fêtée. Sillonnant les ruelles d'Alger, les supporters des deux formations ont célébré ensemble la qualification de leurs équipes respectives, ce qui montre que les matches entre le MCA et l'USMA ont toujours été caractérisés par un grand fair-play. On se respecte, mais personne ne lâche son voisin lorsqu'il s'agit de se chambrer. Les Mouloudéens ont déjà donné le tempo lors de la demi-finale face à l'ESS. A quelques minutes du coup de sifflet final, les supporters ont longuement souhaité la qualification de l'USMA. Une manière de provoquer les Usmistes en faisant allusion que le plus important a été réalisé en demi-finale et que la finale ne sera qu'une simple formalité, surtout face aux Rouge et Noir. «La Coupe et le MCA ont toujours fait bon ménage. Ce n'est pas maintenant qu'on va déroger à la règle. Le fait de jouer la finale contre l'USMA «assaisonne» cette confrontation. Nous, nous sommes sûrs que nous allons brandir le trophée et nous allons perpétuer la tradition. L'USMA n'a rien à espérer avec nous», nous a déclaré un fan mouloudéen, hier soir, juste après la qualification de l'USMA. L'anecdote Kaoua, le gardien qui a «humilié» l'USMA Les confrontations MCA-USMA sont pleines d'anecdotes, ce qui fait d'elles l'une des rencontres les plus suivies à l'échelle nationale. Les Mouloudéens n'hésitent pas à sortir fièrement le but inscrit par Kaoua aux Usmistes en finale de l'édition 1973. Ils gardent en mémoire ce but inoubliable dans le parcours de l'ancien portier des Vert et Rouge. Ce jour-là, Kaoua était remplaçant d'Aït Mouhoub. L'entraîneur du club à l'époque, Smaïl Khabatou, n'avait d'autre choix que de le faire rentrer comme joueur de champ à la place de feu Aïssa Draoui, sorti blessé à la 36e minute, et évacué à l'hôpital. Kaoua a évolué pour la première fois de sa carrière en tant que joueur de champ. Cela s'est avéré fructueux puisque le gardien de but mouloudéen a montré qu'il restait un redoutable attaquant. En effet, il a signé le 2e but du MCA à la 96e minute et a même trouvé la transversale. Voilà un gardien de but que la mémoire sportive n'oubliera pas de sitôt car il a marqué son passage de footballeur au sein du MCA par son sérieux, sa gentillesse, son éducation et son élégance. La crainte Courbis préoccupé par l'état de la pelouse Dans chaque rencontre disputée par son équipe au stade du 5-Juillet, le coach de l'USMA, Roland Courbis, parle de l'état «critique» de sa pelouse. D'ailleurs, les dernières informations rapportent que c'est lui qui serait derrière la décision de sa direction de jouer le match retour de la finale de la Coupe arabe au stade Mustapha-Tachker de Blida. Et puisque la finale de Dame Coupe est prévue sur le même stade, le technicien corse n'a pas manqué l'occasion d'évoquer cet état des lieux, hier, à l'issue de la qualification de son équipe face au MCO. «Notre joie est immense après cette qualification, qui nous tenait à cœur. Il ne faut pas se laisser gagner par l'effet de l'euphorie, puisque le plus dur est à venir. Mais ce que j'ai à dire, c'est que le fait de programmer cette finale au stade du 5-Juillet risque de gâcher la fête. Je l'ai dit et je le redis à chaque fois que l'occasion se présente, la pelouse du stade du 5-Juillet ne permet pas de produire un beau jeu, et l'idéal aurait été de la programmer ailleurs. Mais puisque les faits sont là, on n'a rien à faire sauf d'accepter et travailler avec les moyens du bord», a-t-il affirmé. Le trophée Alger forte de ses 23 trophées Il faut dire que l'épreuve populaire reste une compétition qui suscite un grand engouement, notamment à Alger. D'ailleurs, la capitale reste la ville qui a remporté le plus grand nombre de Coupes d'Algérie. En effet, six clubs se partagent les 23 trophées remportés sur un total de 48 éditions. L'USM Alger est en tête avec 7 titres, suivie du CR Belouizdad et du MC Alger avec 6 coupes. Le Mouloudia pourrait rejoindre son adversaire en finale s'il remporte le match bien sûr. L'USM El-Harrach a gagné deux fois cette Coupe d'Algérie, alors que le NA Hussein Dey et la DNC Alger ont inscrit leur nom une fois au palmarès. Pour les autres villes, Sétif vient en première position avec 8 titres remportés par la célèbre Entente sétifienne. Vient ensuite la ville des Genêts, Tizi Ouzou, grâce à la JSK qui comptabilise 5 trophées. Oran avec 4 coupes arrive derrière et Tlemcen avec 2. Béjaïa, Chlef, Sidi Bel Abbes, Annaba et Saïda ont remporté chacune une fois la coupe. Le sud du pays se trouve également dans le palmarès grâce au CR Béni Thour, qui a créé la surprise en 2000 en s'imposant face au WA Tlemcen en finale sur le score d'un but à zéro.