Résumé de la 1re partie - Jalouses de Ifara, ses deux sœurs la jettent dans la gueule du monstre Itrimoubé qui l'emmène dans sa hutte pour l'engraisser et ensuite la manger... Pendant ce temps, Itrimoubé engraissait Ifara; il la tenait enfermée dans la maison, cousue dans une natte, pendant qu'il allait chercher toutes sortes de choses pour lui donner à manger, et il commençait à penser qu'elle était bien dodue et qu'elle devait être bonne à rôtir. Un jour qu'Itrimoubé était sorti pour toute la journée, Ifara vit une petite souris qui lui dit : « Donne-moi un peu de riz blanc, Ifara, et je te dirai quelque chose. » Ifara lui donna un peu de riz blanc, et la petite souris lui dit : — Demain, Itrimoubé va te manger, mais je rongerai le fil qui tient la natte et tu pourras te sauver. Prends avec toi un œuf, un balai, un bâton et un caillou bien roulé et poli, et mets-toi à courir du côté du sud. Quand la petite souris eut rongé le fil qui tenait la natte, Ifara prit un œuf, un balai, un bâton et une pierre polie, et elle se sauva bien vite, après avoir mis à sa place un tronc de bananier et fermé la porte. Quand Itrimoubé rentra, apportant un grand pot et une sagaie pour tuer Ifara et la faire bouillir, il trouva la porte fermée. Il frappa et appela ; personne ne répondit. — Bien, pensa-t-il. Ifara est devenue si grasse qu'elle ne peut plus bouger ! Il brisa la porte et, courant droit vers le lit, il enfonça son arme dans le tronc de bananier, croyant tuer Ifara. — Comme Ifara est grasse, dit-il, ma sagaie s'enfonce toute seule ! Il la retira et passa la langue dessus. — Elle est toute en graisse et tout à fait insipide. Elle sera peut-être meilleure rôtie ! Mais, en ouvrant la natte, il vit le tronc de bananier, et il fut très en colère. Il sortit et huma l'air vers le nord : rien ; il huma l'air vers l'est : rien ; vers l'ouest rien ; il huma l'air enfin vers le sud : « Ah! cette fois, je la tiens ! » Il se mit à galoper, et bientôt il atteignit Ifara. — Maintenant, je t'aurai ! cria-t-il. Ifara jeta à terre son balai, criant : « Par ma mère et par mon père, que ce balai devienne un fourré qu'Itrimoubé ne puisse pas traverser !» Voilà le balai qui s'allonge, qui grossit, et qui devient un énorme fourré ! Mais Itrimoubé enfonça sa queue pointue dans fourré et se fit un chemin et il cria : — Maintenant, je t'aurai, Ifara ! Ifara jeta l'œuf à terre, en criant : « Par mon père et par ma mère, que cet œuf devienne un étang qu'Itrimoubé ne puisse pas traverser !» L'œuf se cassa et devint un étang très profond. Mais Itrimoubé se mit à boire l'eau et quand l'étang fut à sec, il passa et cria : — A présent, je t'aurai Ifara ! Alors Ifara jeta son bâton à terre, en criant : «Par mon père et par ma mère, que ce bâton devienne une forêt qu'Itrimoubé ne puisse pas traverser !» (A suivre...)