Problème - Les familles algéroises sont souvent confrontées à un véritable casse-tête pour occuper leurs enfants durant les jours de repos. Ainsi, les pères de famille s'ingénient à trouver une destination pour occuper le temps libre de leur progéniture. Les quelques structures qui existent sont insuffisantes et les droits d'accès demeurent très chers. Le jardin d'Essais du Hamma fait le bonheur des familles à la recherche d'un coin tranquille et adapté pour les enfants qui donnent libre cours à leur exubérance «refoulée» à la maison. Ce bonheur se révèle souvent de courte durée, puisque les parents doivent faire preuve de beaucoup de patience et de prudence au niveau du zoo qui se trouve à cet endroit. La structure a, visiblement, du mal à contenir le flux des visiteurs qui doivent patienter dans les longues files d'attente devant les guichets. «Cette attente est injustifiée. Les responsables auraient pu exiger l'achat des deux billets du jardin d'Essai et du zoo à l'entrée, au lieu de nous contraindre à subir deux fois la même attente», fulmine un père de famille. A l'intérieur du zoo, la chance sourit plutôt à ceux qui accèdent les premiers devant les cages d'animaux. Les plus petits s'impatientent. C'est avec des pleurs qu'ils expriment leur frustration de n'avoir pu voir le lion de près, alors que d'autres se plaignent du comportement du crocodile qui éprouve un malin plaisir à se dérober aux regards des visiteurs. Autre fait relevé par certains visiteurs : la fermeture trop tôt du jardin. «Des familles se préparent depuis longtemps à cette visite mais les enfants sont contraints de quitter les lieux alors qu'ils n'ont pas eu le temps de tout explorer». D'autres familles préfèrent se rendre au seul parc d'attractions privé de la capitale. Cet endroit, situé aux Pins maritimes, suscite l'engouement des familles pendant les vacances, mais le rush y est tellement important que certains pères de famille préfèrent rebrousser chemin plutôt que de perdre des heures à attendre devant les manèges. «C'est un endroit agréable, malgré les insuffisances en matière d'aménagement. Mais pendant les vacances et les week-ends, il est presque impossible de se frayer un chemin vers les manèges. On dirait que toutes les familles d'Alger sont ici», commente une mère de famille. Un doigt accusateur est pointé vers les responsables du parc zoologique et d'attractions de Ben Aknoun qui ne se seraient «pas trop souciés de faire de leur établissement une destination prisée». La ruée des vacanciers vers le parc des Pins maritimes est expliquée par le fait qu'il n' y a pas assez de structures de loisirs. Parmi les autres lieux qui drainent les grandes foules, il y a la forêt de Bouchaoui, qui reste un havre de paix et de loisirs pendant les vacances scolaires. Mais tout le monde est unanime pour dire qu'il y a une effarante insuffisance de structures d'accueil et de distractions destinées aux enfants. Les familles guettent le moindre salon pour faire des projets de sortie. «Nous aurions souhaité avoir une autre destination. Ce serait plus intéressant si le Salon du livre était organisé au printemps. J'ai ramené mes enfants pour admirer des voitures, alors que cela ne les intéresse pas du tout», reconnaît un jeune père de famille. Et les APC ? Il faut reconnaître que les Assemblées populaires communales ne se sont pas suffisamment penchées sur la question détente et loisirs. Bon nombre de candidats aux dernières élections locales ont promis d'y remédier, mais la réalisation de ces projets relève de l'utopie, vu la complexité des démarches et la lenteur des travaux pour que cela aboutisse dans le court terme. A la place, on penche du côté des activités sportives. Un parti politique siégeant actuellement dans la commune de Mohammadia a promis la réalisation de deux piscines et d'un stade, mais «il faudra des années pour voir cela se concrétiser. Il y a des solutions médianes comme la réhabilitation des anciennes structures», soutiennent des animateurs d'un club sportif pour les enfants du quartier des Bananiers, situé dans cette même commune. «Il y a des jardins publics complètement à l'abandon. Au lieu de les laisser squattés par les marginaux et bouffés par les herbes sauvages, tout le monde gagnerait à les aménager et à les entretenir.» Pour peu que la sécurité soit assurée, ces espaces pourraient devenir de «petits paradis» pour les enfants.