Ras-le-bol - Les habitants de la commune de Boudjima ne décolèrent pas. Le siège de la mairie et le CW37, reliant cette localité au chef-lieu de wilaya Tizi Ouzou, sont restés fermés pour la 4e journée consécutive. Le mouvement de protestation qui souffle sur cette localité ne cesse de prendre de l'ampleur. En effet, les habitants des villages limitrophes Al Kaleâ, dans la commune de Tigzirt, et Icherâiwen, dans la commune voisine de Makouda, ont intégré le mouvement et ont procédé ce matin à la fermeture de la RN 71 au niveau de son point de croisement avec le CW 37, fermant ainsi l'accès à la ville côtière de Tigzirt. La colère qui couvait au sein de la population locale a fini par éclater au grand jour suite à la situation d'insécurité qui règne dans cette région de la Kabylie maritime livrée à elle-même et où prolifèrent différents maux sociaux dus à la propagation de bars clandestins et de cabarets qui travaillent en toute illégalité, engendrant un climat d'insécurité, mettant en danger la vie des riverains. La colère est montée d'un cran après un incident – une sorte de guerre de gangs – qui a éclaté samedi soir dans la localité limitrophe de Ouaguenoun. En effet, selon des sources locales, lors de cette bagarre survenue au lieu dit Alma Tahgat, sur le territoire de la commune voisine de Boudjima, il a été fait usage d'armes à feu, d'armes blanches et de chiens. Cette situation devenue intolérable a poussé la population locale à réagir et briser le mur du silence pour dénoncer l'insécurité en procédant à de multiples actions de protestation. Dans un premier lieu, les riverains ont procédé à la fermeture du CW 37 samedi soir au lieu dit Tazeboudjt-Ouidhiw, avant que le vent de colère ne se propage telle une traînée de poudre. Le lendemain, le siège de l'APC de Boudjima, à 25 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou a été fermé. Outre ces actions, les habitants sont revenus à la charge hier encore en organisant un grand rassemblement devant le siège de l'APC avant de se diriger vers la ville voisine de Tigzirt où ils ont observé un sit-in devant le tribunal et demandé une audience au procureur de la République afin d'exiger la prise de mesures urgentes contre les bars clandestins, en procédant à leur fermeture, voire leur démolition. Une délégation composée du président de l'APC de Boudjima, et des représentants des protestataires a été reçue par le procureur de la République qui a demandé l'établissement d'une pétition avant de saisir la brigade de la gendarmerie de Sidi Naâmane, territorialement compétente pour intervenir.