Sur un nombre de 52 000 pêcheurs qui activent dans ce secteur regroupant 4 250 unités de pêches, 12 000 sont non réglementés, a déclaré, hier, à InfoSoir, le président du Comité national des marins pêcheurs (Cnmp), affilié à l'Ugcaa. Hier, lors d'une conférence de presse, ce syndicaliste est revenu longuement sur l'anarchie et la mauvaise gestion qui gangrènent nos ports, sur la pêche à la dynamite, sur les groupes qui accaparent le marché pour imposer leur diktat sur le prix du poisson au détriment du bénéfice des pêcheurs, des mareyeurs et des mandataires, sur la vente illicite dans les pêcheries. Hocine Bellout a lancé un appel en direction des pêcheurs pour qu'ils n'activent plus dans les premières zones durant les quatre mois prochains, période de reproduction du poisson. «Nous voulons, à travers cette rencontre, sensibiliser les vrais pêcheurs quant au respect de la période du repos biologique qui commence à partir du 1er mai pour s'achever le 31 août prochain.» Selon lui, de nombreux faux pêcheurs continuent d'utiliser du matériel prohibé à la pêche marine, comme les filets invisibles et dérivants, ainsi que la dynamite. D'ailleurs, affirme-t-il, sur les 194 types de poissons, toutes espèces confondues, 11 sont en voie de disparition. Il y a une dizaine d'années, l'Algérie produisait 280 000 tonnes de ressources halieutiques. Ce chiffre a nettement baissé pour atteindre 187 000 t. Ainsi M. Bellout remet en cause les chiffres communiqués par le ministre de tutelle, qui avait déclaré auparavant, que la production des ressources halieutiques en Algérie est estimé annuellement à 200 000 tonnes, prétextant que «nous importons quelque 400 000 tonnes de poissons congelés par an pour combler ce déficit». Abordant l'informel, un membre de l'Ugcaa dira, à titre illustratif, qu'«une soixantaine de camions activent clandestinement sans registre du commerce dans la plupart des pêcheries». Questionné sur le prix du poisson qui demeure inaccessible, le président du Comité national des marins pêcheurs (Cnmp) affirme que «des mafieux ont le monopole sur le prix du poisson». Ce sont ces «fouteurs de pagaille» qui plafonnent le prix. Le poisson se vend aux enchères ! Outre la spéculation, la forte demande de ces produits par des hôtels et des complexes y est pour quelques chose, selon lui. L'autre raison de cette hausse est l'exportation de certains types de poissons comme la crevette et le mérou vers l'Espagne.