Piégé - «Le Pamir» était un grand voilier appelé aussi «Flying P-Liner», de la compagnie de transport maritime allemande F. Laeisz. Ce quatre-mâts barque avait une coque en acier et fut construit aux chantiers Blohm & Voss de Hambourg, où il fut lancé le 29 juillet 1905. Sa longueur totale était de 114,5 m, sa largeur d'environ 14 m et ses trois mâts avant se dressaient à 51,2 m au-dessus du pont. Il portait 3 800 m2 de voiles et pouvait atteindre une vitesse de pointe de 16 nœuds (30 km/h). «Le Pamir» était le troisième d'une série de huit navires jumeaux, dont les noms commençaient tous par la lettre P. Il fut mis en service le 18 octobre 1905 et affecté par la compagnie Laeisz au transport du nitrate de sodium sud-américain. Jusqu'en 1914, il assura 8 voyages vers le Chili, prenant de 64 à 70 jours pour un aller de Hambourg à Valparaíso ou Iquique, les principaux ports du nitrate chilien de l'époque. Pendant la Première Guerre mondiale, il resta désarmé dans les îles Canaries, et fut restitué à l'Italie à titre de dommages de guerre en 1920. En 1924, la compagnie F. Laeisz le rachète pour 7 000 £ et l'affecte de nouveau au transport du nitrate. En 1931, Laeisz le revend à la compagnie finlandaise de transport maritime Gustaf Erikson qui l'utilise pour le transport du blé australien. Une utilisation qui s'avérera fatale. En effet, le 10 août 1957, «Le Pamir» met les voiles à Buenos Aires à destination de Hambourg. Il embarquait un équipage de 86 membres, dont 52 cadets. Le chargement de 3 780 tonnes d'orge étaient stockées en vrac dans ses cales et réservoirs de ballast. Seules 255 tonnes étaient en sacs, placés au sommet du grain pour le maintenir en place. Le 21 septembre 1957, il fut pris dans l'ouragan Carrie et pris rapidement de la gîte vers bâbord car le grain commençait à se déplacer. Il put envoyer un signal de détresse avant de chavirer à 13h 3mn (heure locale), mais les dommages furent tels qu'il coula en à peine trente minutes au milieu de l'Atlantique. La recherche de survivants dura neuf jours et fut organisée depuis le navire des gardes-côtes américains «Absecon». Seuls six marins, dont deux cadets, furent recueillis en vie. En effet, l'eau potable et les provisions ayant été gâtées par l'eau de mer, certains cadets moururent bien qu'ayant réussi à rejoindre les canots. En outre, selon les témoignages, il fut difficile de descendre tous les canots qui étaient majoritairement en bois. Le naufrage fut vécu comme une tragédie à travers le monde et reçut une large couverture de presse. L'affaire fut portée en janvier 1958 devant le tribunal maritime de Lübeck avec pour conséquence que fut imposée, à l'avenir, l'utilisation de canots de sauvetage pneumatiques résistants...