Patrimoine - Le musée du théâtre romain de Guelma recèle des milliers de pièces de monnaie anciennes, véritable miroir du passé prestigieux de l'antique Calama et témoin des civilisations et des cultures qui se sont succédé dans cette la région. Les pièces de monnaie étant une des traces matérielles sur lesquelles archéologues et chercheurs se penchent pour tenter d'analyser et de «lire» la vie des sociétés anciennes et leur développement aux plans politique, social, économique et culturel, la région de Guelma est classée parmi les sites les plus importants et les plus anciens d'Algérie pour avoir été habitée par la race humaine depuis l'aube de l'histoire. Depuis la période coloniale à ce jour, les milliers de pièces de monnaie découvertes par les archéologues lors d'expéditions de fouilles dans cette wilaya dans l'est du pays, représentent les civilisations numide et romaine, ainsi que la période byzantine, ottomane et musulmane. En dépit du poids des ans, avec ses lots de profondes mutations, de guerres, de déclin de civilisations et l'émergence d'autres cultures, le sol de l'antique Calama regorge de trésors, toujours intacts, comme les pièces de monnaie en or, en argent et en bronze. En quinze années, plus de 3 000 pièces ont été récupérées lors de fouilles ou, plus simplement lors d'opérations d'assainissement. La dernière découverte a permis de mettre au jour, grâce à la vigilance des éléments de la Gendarmerie nationale, chargée de la lutte contre le trafic illicite des biens culturels, 365 pièces numismatiques. Parmi ces pièces, 131, datant de la période numide sont considérées comme rarissimes. 169 autres pièces du même lot, en bronze, remontent aux 1er et 2e siècles de notre ère. La plus importante découverte de pièces de monnaie anciennes dans la région de Guelma demeure celle effectuée en 1953. Une mission conduite par le conservateur du musée de Guelma de l'époque avait mis au jour pas moins de 7 500 pièces de monnaie en bronze pesant 158 kg. Ces pièces avaient été découvertes à proximité d'un mur romain remontant aux 1er et 2e siècles après J.-C. Cette découverte importante avait alors conduit à échafauder une hypothèse selon laquelle des trésors pourraient être enfouis dans les terres de Guelma. Une hypothèse qui donna lieu, plus tard, à un imposant travail de recherche du Français, Robert Turcan, qui, dans un ouvrage paru en 1963 sous le titre Les Trésors de Guelma, évoqua la découverte, en 1846, dans cette même région, de 4 000 pièces de monnaie ancienne. L'ampleur de ces découvertes a, de tout temps, suscité l'intérêt et la curiosité des chercheurs et des archéologues algériens dont beaucoup se sont penchés sur des études plus poussées sur l'origine et la particularité des pièces de monnaie de l'ancienne Calama. Mme Farida Mansouri, chercheur à l'Institut d'archéologie d'Alger, a déclaré à l'APS que de par sa position géographique dans le nord-est de l'Algérie, et son emplacement entre Annaba (Hippone), Skikda (Rusicada), Souk Ahras (Thagaste) et Constantine (Cirta), Guelma a pu être un «centre d'échanges commerciaux des plus importants» et «un point de transit capital à travers les âges».