Nouveauté Une salle d'exposition aux normes internationales, destinée à la numismatique, sera prochainement aménagée au sein du Musée national des antiquités afin de proposer au grand public l'un des fonds monétaires les plus prestigieux de l'ancienne Afrique du Nord. Plus de 100 000 pièces (or, argent, bronze, alliage) appartenant aux périodes punique, numide, maurétanienne, romaine, vandale, byzantine, musulmane, ottomane.... sont conservées dans ce musée, dont l'inauguration a eu lieu en 1897 au parc de Galland (aujourd?hui parc de la Liberté). «La période romaine comprend toute la représentation numismatique des empereurs du Haut et Bas Empire, tandis que celle de l'ère musulmane se distingue par à peu près 50 000 monnaies zianides, almohades, hammadites, sans oublier les 500 magnifiques médailles de l'époque coloniale», précisera la conservatrice du musée, Mlle Amel Soltani. Celle-ci mettra en exergue certaines grandes collections, notamment le trésor d'Icosium, «l'un des plus importants», dira-t-elle, tout en citant aussi celui de Guelma. Cela dit, Stéphane Gsell (1864-1932), un éminent archéologue dont le musée portait le nom, reconnaissait que l'Algérie constituait un «immense réservoir épigraphique et numismatique inépuisable, regorgeant, en effet, de gisements dans ce domaine, inégalables dans le monde, comparables aux vestiges monumentaux de l'Italie antique». Il est admis qu'en toute pièce «est imprimée une trace qui, de nos jours encore, raconte et décrit des bribes de faits sociaux, car en chacune d'elles est contenu un fragment de tout un pan d'histoire économique et politique, socioculturelle et spirituelle de l'évolution des épopées humaines». Dans ce sens, le musée des antiquités a toujours ?uvré à gérer avec fierté et grand soin ce fonds qui a commencé à être rassemblé à partir de 1836, relèvera la conservatrice, par le biais de dons de particuliers, de fouilles archéologiques et d'achats. Depuis 1992, cette institution s'est dotée, d'après Mlle Soltani, de meubles spéciaux pour les réserves permettant une conservation durable contre l'oxydation des pièces et leur altération, ainsi qu'une classification méthodologique, notamment par ordre chronologique et valeur de leur support matériel. A ce propos, cette responsable a expliqué qu'une commission d'experts, se réunissant deux fois par an, détermine cette valeur et définit l'authenticité des monnaies ainsi que leur identité à partir des critères suivants : leur rareté, leur métal et le thème représenté sur leurs revers. En outre, ce fonds fera l'objet d'un catalogue, en cours de réalisation, et sera suivi par des publications dans des revues spécialisées étrangères, selon Mlle Amel Soltani.