Retombée - Clap de fin pour le championnat dit professionnel de Ligue 1, hier, en queue de poisson avec le forfait du MCA devant l'USMH, ce qui laisse une tache noire dans la gestion de Kerbadj. De compromis en compromissions, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a fini par gâcher la fête pour des milliers de supporters et des millions d'amoureux de la balle ronde algérienne en cette fin de saison. En gérant de manière catastrophique la domiciliation du match USM El-Harrach-Mouloudia d'Alger, comptant pour l'ultime journée du championnat et décisif pour une seconde place synonyme d'une qualification pour la Champions League africaine, le président de la ligue a sérieusement entamé la crédibilité de la structure qu'il gère et mis à nu l'esprit clubard et mercantile qui y règne. Pis encore, la démission d'un des membres du conseil d'administration de la ligue, en l'occurrence Ali Lafri qui veut se démarquer du «beni oui-ouisme», selon ses dires, illustre la manière avec laquelle fonctionne cette instance qui a fait sortir les supporters des deux clubs dans la rue. En effet, la première fois ce sont les fans de l'USMH qui ont investi la rue pour protester devant leur APC contre la domiciliation du derby au stade du 5-Juillet, avant qu'ils ne soient imités par leurs homologues du MCA une fois que Kerbadj ait décidé de délocaliser la rencontre pour finalement la programmer dans l'enceinte du 1er-Novembre. Mais cette fois, la colère des supporters mouloudéens a été telle qu'ils finirent par empêcher leur équipe, d'abord de s'entraîner et préparer sereinement son match, ensuite de rejoindre le stade du 1er-Novembre en prenant d'assaut l'hôtel Sheraton Club des Pins, là où les joueurs étaient au vert. Evidemment, devant l'absence de toute autorité de la part des dirigeants du Mouloudia, les supporters ont fini par imposer leur diktat et pousser leur équipe à déclarer forfait, en réponse à la décision de la ligue de Kerbadj. Ce dernier n'hésitera pas à appliquer la réglementation, notamment l'article 84 du code disciplinaire qui pénalise le MCA à travers un match perdu par pénalité, la défalcation de trois points, le paiement d'une amende d'un million de dinars pour le club qui sera également privé de sa quote-part relative à l'indemnité due au titre des droits de télévision. Du coup, le Doyen ne prendra pas part ni à la Ligue des champions africaine ni à la Coupe de la CAF du fait que le CS Constantine, vainqueur à Sétif devant l'Entente (3 à 1), prend la troisième place du classement. Le Mouloudia sort ainsi perdant sur toute la ligne, alors qu'il y a peu ses dirigeants bombaient le torse devant les médias en annonçant que leur club allait gagner la Coupe d'Algérie et disputer la prochaine Ligue des champions. Tout comme Kerbadj, les dirigeants du MCA, et à leur tête Kamel Amrouche, le désormais ex-président du conseil d'administration de la SSPA/Le Doyen à qui la Sonatrach a confié un costume plus grand que lui, ont failli à leurs missions respectives. Le premier en prouvant qu'il était incapable de faire respecter une décision prise en début de saison, celle de faire disputer les derbys au stade du 5-Juillet et en tournant casaque sous certains «ordres», et le second en affichant son incapacité d'imposer quoi que ce soit au sein de son club après s'être aventuré dans une voie périlleuse en laissant les clés de la maison au coordinateur de la section football. Comme on dit, qui sème le vent récolte la tempête. La réaction Un membre de la LFP ne veut pas être «béni-oui-oui» La gestion du premier responsable du football est catastrophique. Le dossier du derby USMH-MCA n'a pas laissé les membres du conseil d'administration de la LFP sans réaction. En effet, Ali Lafri a eu le mérite de dénoncer la gestion du dossier à sa manière en annonçant sa démission juste après avoir constaté le forfait du Mouloudia d'Alger. Ce dernier est allé plus loin pour argumenter sa décision de quitter la ligue. Il ne veut pas être un «béni-oui-oui», ce qui constitue une première au sein des instances qui gèrent le football national. Les propos de Lafri illustrent parfaitement la manière avec laquelle fonctionne cette instance. Un président qui ne cache jamais son appartenance à un club et le dit ouvertement. «J'ai quitté le CRB, mais cela ne veut pas dire que je ne le supporte plus. Bien au contraire, je l'ai aidé, je l'aide et je continuerai encore à le faire», avait-il clairement déclaré dans une émission télévisée. Il affirme même qu'il peut aller loin pour aider son équipe de toujours, alors qu'il est censé être neutre et être le président qui défend les intérêts de tous les clubs des Ligues 1 et 2. La question L'énigmatique victoire du CSC à Sétif ! Tout le monde s'acharne sur le Mouloudia d'Alger. Ce prestigieux club, qui a toujours été la fierté des Algériens, gêne-t-il pour autant ? A priori oui. Après les sanctions prononcées contre le responsable, l'entraîneur, le capitaine et le gardien de but de l'équipe, la décision de l'entraîneur national des A', Toufik Korichi, sur injonction d'«en haut», de se passer des services du meilleurs buteur du championnat, Djallit, et de ses deux coéquipiers, Kacem et Yachir, pourtant retenus au préalable pour le stage des Verts locaux en prévision de la double confrontation contre la Libye qualificative pour le CHAN-2014, la domiciliation du derby USMH-MCA, tout cela semble avoir donné des idées à certains après le forfait du Mouloudia face à l'USMH. En effet, les Mouloudéens n'arrivent pas à expliquer la victoire du CSC à Sétif face au champion, l'ESS. Les Sanafir ont réussi un retentissant exploit en allant infliger une lourde défaite à l'Entente (3-1) dans son «chaudron» du 8-Mai-45, là où aucune équipe n'avait résisté auparavant lors de cet exercice. Les Mouloudéens sont convaincus que cette défaite n'est guère «innocente». Ils estiment que le forfait du MCA allait avoir des conséquences, qui allaient chambouler le classement. Avec la défalcation de trois points, conformément à l'article 84 du code disciplinaire, la victoire du CSC allait le propulser à la troisième place malgré l'écart de quatre points qui séparait les deux formations avant le match. Avec un petit calcul, le MCA qui possédait 53 points avant la dernière journée, terminera la saison avec 50 unités (suite à la défalcation des trois points), ce qui permet au CSC (49 pts avant le match d'hier) de prendre la troisième place après son «étrange» succès face à champion. Le bouchon... sanctions est poussé encore plus loin. Le fait La Sonatrach n'a pas retenu la leçon Que ce soit en 2001, lorsque la Sonatrach a rétrocédé le club à l'association El-Mouloudia, ou bien en 2008 quant elle a remis le sigle et les couleurs dans une cantine aux dirigeants du club amateur et enfin en 2013 en reprenant de nouveau la gestion avec les deux-tiers du capital, la société pétrolière n'a jamais fait les choses comme il se doit pour éviter des dérives par la suite. En annonçant la démission de Hocine Amrouche de son poste de président de la SSA/Le doyen MC Alger, la Sonatrach tente de masquer son échec dans la gestion de ce club, car depuis janvier celui qui a été délégué par sa hiérarchie n'a fait qu'exhiber la fameuse «feuille de route» pour parler du Mouloudia et de son avenir. Or, la réalité du terrain est tout autre. Car depuis le début, soit en janvier 2013, la stratégie adoptée par la Sonatrach celle de composer avec l'ancienne équipe dirigeante, qui en fait est réduite à un seul homme, le coordinateur de la section football, s'est révélée en fin de compte infructueuse. En témoigne la récolte en cette fin de saison : aucun titre, aucune place honorifique et une tonne de sanctions, même si pour certaines elles découlent d'une intention délibérée de faire payer le club pour les agissements de ses dirigeants. Maintenant que le rideau est tombé sur la saison 2012-2013 et à la veille d'un mercato estival, le MCA se retrouve sans premier responsable pour préparer le prochain exercice, faire face aux départs et être actif sur le marché des transferts, même si des noms, comme ceux de Boumdal ou de Hassani, d'anciens présidents, sont cités ici et là. Les prochaines heures seront chaudes et décisives pour l'avenir du club qui a besoin une fois pour toute d'une réelle reprise en main autour d'hommes compétents, capables de gérer et d'imposer leur stratégie gagnante. La sécurité Les rames des tramways n'ont pas été épargnées par les supporters harrachis Les supporters de l'USM El-Harrach ont saccagé les rames du tramway qui relie Bordj El-Kiffan au Ruisseau, au niveau de Lavigerie, près du stade de leur club, a-t-on appris sur le site tsa.com. Les voitures du tramway ont été sérieusement endommagées et les navettes ont été suspendues. Les supporters de l'USMH sont sortis du stade mécontents après le refus du MCA de jouer le dernier match de Ligue 1 contre leur équipe au stade du 1er-Novembre d'El-Harrach, dans la banlieue populaire Est de la capitale. La question est de savoir que serait-il advenu si les supporters du Mouloudia étaient présents au stade et que leur équipe avait gagné ? Pourtant, Laïb et les services de sécurité ont assuré que tout était réuni pour le bon déroulement du match. Heureusement que le match n'a pas eu lieu.